À moins d'un an des élections européennes de juin 2024, la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prononcé ce mercredi 13 septembre son discours sur l'état de l'Union, dans lequel elle a défendu les résultats de son mandat et a mentionné les grands enjeux auxquels l'Union devra se confronter dans les décennies à venir.
Élargissement : l'Union européenne ne doit pas attendre une modification des traités pour avancer
Dans son discours, la Présidente de la Commission européenne a insisté sur l'importance de "compléter" l'Union européenne, en faisant notamment référence à une Union à "30 ou plus" États membres. Elle a tenu a préciser que la question n'était pas "de choisir entre approfondir l'intégration ou élargir l'Union", mais bien de travailler sur une série de réexamens pré-élargissement des politiques européennes et de l'organisation de l'UE. En particulier, le fonctionnement des institutions européennes, les engagements européens en termes de sécurité ou encore l'avenir du budget européen doivent être sources de réflexion et d'évolutions à l'aune du nouvel élargissement de l'Union.
Par ailleurs, si la Présidente de la Commission a estimé que réformer l'Union Européenne passerait probablement par une Convention européenne et par la modification des traités, elle a précisé que les institutions ne devaient pas attendre ces modifications pour avancer : "Nous pouvons adapter plus rapidement que cela notre Union en vue de son élargissement." Enfin, l'allemande a tenu à saluer les "grandes avancées" de l'Ukraine sur la voie de son adhésion à l'UE.
Concurrence : ouverture d'une enquête sur les subventions aux voitures électriques en Chine
La Présidente de la Commission européenne a mentionné dans son discours l'ouverture d'une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques. Les véhicules électriques importés depuis la Chine représentent actuellement 8% du marché dans l'Union, et la Commission estime que cette part de marché pourrait atteindre les 15% dans les deux années à venir. Dans ce contexte, l'enquête pourrait éventuellement mener la Commission à imposer un droit compensateur sur les importations chinoises dans ce secteur, afin d'équilibrer les conséquences d'une concurrence étrangère jugée déloyale.
Pacte vert et éolien : Ursula von der Leyen aspire à une "transition juste et équitable" pour l'Europe
Ursula von der Leyen a souligné l'importance de soutenir le développement de l'énergie éolienne en Europe, en insistant notamment sur la nécessité d'accélérer la délivrance des permis pour l'éolien. Cette dernière a aussi annoncé une série de mesures visant à favoriser l'énergie éolienne, dans une logique plus structurelle de décarbonation globale de l'industrie, en proposant notamment un "paquet européen pour l'énergie éolienne".
Aussi, dans un contexte de résistances croissantes envers les réglementations environnementales de l'Union européenne, la Présidente de la Commission a souligné sa volonté de "garder le cap" au sujet du Pacte vert afin de garantir "une transition juste et équitable", et a affirmé être "convaincue que l'agriculture et la protection de la nature peuvent aller de pair".
Inflation : un retour à un taux de 2% "prendra du temps"
La Présidente a par ailleurs reconnu ce mercredi 13 septembre que l'objectif d'un taux d'inflation à 2% dans la zone euro "prendra du temps", la persistance d'une inflation forte restant un "grand défi économique" pour le continent. En effet, le taux d'inflation annuel dans les 20 pays de la zone euro s'élevait encore à près de 5,3% en août, après avoir atteint des sommets en octobre 2022 (10,6%).
Intelligence artificielle : alerte sur les risques
Ursula von der Leyen s'est prononcée en faveur de la création d'un "panel mondial" d'experts permettant d'évaluer les risques de l'intelligence artificielle pour l'humanité, sur le modèle du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Selon cette dernière, l'intelligence artificielle "évolue plus rapidement que ses concepteurs eux-mêmes l'avaient prévu. Il nous reste donc peu de temps pour orienter cette technologie de manière responsable". Par conséquent, Madame von der Leyen a plaidé pour la création d'un nouveau cadre mondial pour l'intelligence artificielle, reposant notamment sur trois piliers; "des garde-fous, une gouvernance et l'orientation de l'innovation".
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