Réunis en Conseil Agriculture dans un climat tendu lié aux manifestations d’agriculteurs à Bruxelles, les États membres ont discuté des mesures d’urgence à prendre pour apaiser la crise et la colère du secteur agricole, lundi 7 septembre 2015.
La Commission européenne a en effet proposé de libérer 500 millions d’euros d’urgence pour soutenir immédiatement les agriculteurs en détresse, ceux notamment touchés par la crise du secteur laitier. Cette enveloppe proviendra principalement de l’argent issu du sur prélèvement laitier.
En plus de ces mesures immédiates, la Commission a présenté un certain nombre de mesures à plus long terme, afin de faire face à des problèmes d’origine structurelle.
Ce paquet comprend en partie les mesures suivantes :
- Afin d’atténuer les problèmes de trésorerie des agriculteurs, les États membres pourront octroyer de manière anticiper jusqu’à 70% des paiements directs et jusqu’à 85% des paiements dans le cadre des programmes de développement rural.
- En vue de stabiliser les marchés, un nouveau système de stockage privé sera mis sur pied pour la poudre de lait et les fromages, ainsi que pour la viande porcine. Par ailleurs, la Commission européenne prévoit un soutien supplémentaire pour la promotion des produits laitiers et de la viande de porc. L’Observatoire du marché du lait devrait aussi mieux répondre aux besoins du marché en transmettant de meilleures informations.
- Pour renforcer le pouvoir des agriculteurs au sein de la chaîne alimentaire, un nouveau groupe de haut niveau verra le jour et travaillera sur un certain nombre de questions spécifiques et identifiées. Parmi les sujets phare figureront notamment les crédits pour les agriculteurs, et l’utilisation d’instruments financiers.
- Dans le contexte de crise actuelle des réfugiés, la Commission européenne propose enfin des pistes de réflexion pour répondre aux besoins des groupes vulnérables, et resserrer de façon plus générale le lien entre l’agriculture et la société.
Le détail des mesures regroupées dans ce paquet sera présenté le 14 septembre prochain à Luxembourg, lors du comité spécial agriculture. En attendant, il n’est pas à exclure que les agriculteurs ne reviennent à Bruxelles exprimer à nouveau leur colère et leur insatisfaction à l’égard de l’absence de propositions en matière de prix d’intervention.