Ce mardi 27 février, les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg, ont largement approuvé les différents éléments de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel (CFP) 2021-2027 de l'Union européenne. Le Cadre financier pluriannuel de l'Union européenne est un instrument budgétaire à long terme qui fixe les plafonds de dépenses pour les principales politiques et programmes de l'UE sur une période de sept ans. Ce vote fait suite à un accord provisoire conclu entre le Parlement européen et le Conseil de l'UE le 6 février dernier.
Une révision renforçant le budget européen dans des domaines de haute importance
Cette révision comprend tout d'abord la "facilité pour l'Ukraine", à hauteur de 50 milliards d'euros, qui a été approuvée par 536 voix pour, 40 voix contre et 39 abstentions. L'aide, qui se traduit par des subventions, des prêts et des garanties, démontre que l'Union européenne reste aux côtés de l'Ukraine dans le contexte de la guerre provoquée par l'agression russe à son encontre en février 2022. Le soutien financier devrait s'étaler sur plusieurs années jusqu'en 2027.
En comptabilisant également les extensions budgétaires pour d'autres programmes européens, le montant total des "priorités européennes renforcées" jusqu’en 2027 s’élève à 64,5 milliards d’euros. Ces priorités seraient financées à hauteur de 31,5 milliards de subventions (dont 10,5 milliards de redéploiements, 21 milliards d’argent frais) et 33 milliards de prêts.
Au-delà du budget, les eurodéputés ont aussi voté en faveur de l'accord provisoire sur le règlement établissant la plateforme STEP, qui soutiendra le déploiement des technologies numériques, neutres en carbone et des biotechnologies au sein de l'UE.
Des coupes budgétaires et un manque de ressources propres dénoncés par les eurodéputés
Si la révision du Cadre financier pluriannuel a été très largement soutenue par le Parlement européen, elle résulte néanmoins de compromis et de négociations tumultueuses avec les États membres de l'UE ayant mené à différentes coupes budgétaires effectuées dans les programmes phares européens, notamment Horizon Europe, la politique de cohésion ou le Fonds européen de défense.
En plus de ces réductions budgétaires, les députés déplorent également l'absence de nouvelles ressources propres au budget de l'UE. En effet, le jeudi 9 novembre, le Parlement européen avait voté en faveur du rapport consultatif de José Manuel Fernandes (PPE, portugais) et Valérie Hayer (Renew Europe, française) amendant la proposition de la Commission européenne pour un nouveau paquet de ressources propres de l'UE.
Par ailleurs, plusieurs eurodéputés, à l'image de Manuel Fernandes, n'ont pas caché leur déception par rapport à la diminution du budget alloué à la plateforme STEP passant de 10 milliards à 1,5 milliard.
En réponse à cette réduction d'ambition budgétaire, les eurodéputés ont approuvé une proposition de résolution non législative visant à formuler des recommandations à ce sujet.