Le dialogue social favorise la bonne gouvernance, la paix, la stabilité sociale et donc l’économie dans son ensemble selon l’Organisation Internationale du Travail. Cependant, celui-ci doit aujourd’hui faire face à de nombreux défis, notamment concernant les transformations attendues sur le marché du travail.
Cet enjeu est également très important pour la Commission européenne, malgré les progrès lents réalisés depuis l’impulsion de l’Europe sociale par Jacques Delors. Le dialogue social européen correspond aux discussions, consultations, négociations et actions communes par les organisations représentants les partenaires sociaux (de salariés comme d’employeurs), entre elles ou bien directement avec les autorités publiques.
Le sujet est crucial aujourd’hui, et l’Organisation Internationale du Travail, organe de l’ONU, a récemment publié son document de travail sur le sujet, intitulé « Le dialogue social : nouveaux enjeux, nouveaux défis ». Depuis 2013, l’OIT a de plus lancé l’initiative d’un dialogue social national dans plus de 120 pays, dans le but d’envisager le marché du travail futur.
Plusieurs défis sont notamment identifiés :
- Le plus important pour l’OIT réside dans les nouvelles formes de travail atypiques qui émergent aujourd’hui : fragmentation de l’emploi, séparation physique entre employeurs et employés ; tout ceci constitue un casse-tête pour la régulation du travail et le dialogue social. L’enjeu est une meilleure représentativité des personnes restant en dehors du dialogue social en raison de leur statut professionnel ;
- La chute des moyens alloués : les fonds disponibles pour les administrations publiques comme les inspections du travail sont de plus en plus réduits. Cependant, les défis actuels nécessitent au contraire un renforcement des financements existants notamment pour les partenaires sociaux ;
- Le manque de visibilité du dialogue social européen : selon un sondage Odoxa en janvier dernier, seuls 8% des travailleurs européens savent à quoi le dialogue social européen correspond. Ils sont 47% à tout en ignorer.
Malgré ces défis et la méconnaissance des citoyens à son égard, le dialogue social reste une réalité tangible en Europe, que la Commission tente de plus de relancer. L’adoption du Socle européen des droits sociaux en novembre dernier semble en effet avoir redonné un second souffle à « l’Europe sociale » et à son approfondissement.
Plus d'Information:
Présentation du dialogue social par la Commission européenne
Notre article sur le Socle européen des Droits sociaux et la relance de l'Europe sociale