Lundi 29 mars 2021 a été officiellement lancée l'année européenne du rail, via un évènement organisé en visioconférence, depuis Lisbonne, par la Présidence portugaise du Conseil de l'Union.
Cet évènement a été l’occasion pour l'UE de rappeler les objectifs que la Commission s'est fixé en matière de ferroviaire, dans sa Stratégie pour une mobilité durable et intelligente, à savoir doubler le trafic ferroviaire à grande vitesse d'ici à 2030 et le tripler d'ici à 2050.
La commissaire européenne aux Transports, Adina Vălean, a soutenu que l’UE devrait s’attaquer à deux problèmes majeurs afin d’attirer davantage de passagers et de fret sur les rails : le « manque persistant d’interopérabilité » et « la lenteur des progrès sur le plan numérique ». La Commissaire en a profité pour présenter, plus en détail, le projet Connecting Europe Express, une initiative qui vise à faire partir un train de Lisbonne (en septembre), pour qu'il marque 40 arrêts, dans la plupart des capitales européennes, afin d'organiser des événements chaque arrêts, pour mieux sensibiliser les citoyens européens à l'utilité et l'efficacité des voyages en train. Le voyage se terminera à Paris en 2022, lorsque la France prendra la Présidence du Conseil de l’UE.
De son côté, la Commissaire européenne chargée de la cohésion et des réformes, Elisa Ferreira, a déclaré que :
"Nos données montrent que le rail ne représente que 10% du transport de passagers en Europe, contre 80% pour la route. C’est assez dramatique. Les chiffres pour le fret ne sont guère meilleurs, le rail représentant 18% du transport de marchandises, contre 75% pour la route. [Or accroître l’utilisation du rail dans les deux cas pourrait] réduire considérablement les émissions de dioxyde de carbone et augmenter sensiblement la qualité de vie, plus de confort et de qualité, moins de congestion et de frustration."
Elle a rappelé que l’UE a déjà investi dans les chemins de fer ces dernières années, prévoyant d’ici 2023 la construction d’environ 580 000 kilomètres de nouvelles lignes ferroviaires, ainsi que la reconstruction de près de 6 000 kilomètres de lignes ferroviaires existantes. Selon Mme Ferreira, trois principes devraient guider les investissements dans les chemins de fer : la modernisation de l’infrastructure ferroviaire ; l’investissement dans des chemins de fer facilement accessibles et conviviaux ; l'accessibilité pour tous les citoyens, notamment ceux à mobilité réduite.
Cependant, la présidente de la commission des Transports du Parlement européen, Karima Delli, a rappelé que le déploiement du rail dans l'UE ne se fera pas « sans un soutien politique et économique significatif de la part des États membres ». Dans l'ensemble, la majorité des acteurs ont mentionné la nécessité d'investissements massifs, à la fois publics et privés, pour la réussite du projet de création d'un réseau ferroviaire européen unique.
Josef Doppelbauer, le directeur exécutif de l'Agence ferroviaire de l'Union européenne (ERA), a remémoré les avantages majeurs du rail, à savoir : la redoutable efficacité du transport ferroviaire sur des longues distances, la forte capacité d’accueil des trains et le caractère hautement sécurisé de ce mode de transport.
Elisa Ferreira a fini par conclure :
« Nous sommes prêts à investir dans cette interopérabilité par le biais des programmes de cohésion. Nous devons veiller à ce que les principales lignes européennes soient connectées aux lignes régionales, afin qu’aucune région, aucun pays, ne soit laissé pour compte ».
Ce lancement a été suivi le 30 mars par une réunion virtuelle informelle des ministres européens du Transport, sur la question du transport ferroviaire - pour discuter de son avancement, sa modernisation, et du développement du fret ferroviaire. Une déclaration commune de 16 Etats membres lancée par la France a été signée à cette occasion, pour une initiative soutenant les opérateurs du fret ferroviaire.
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