La Commission européenne réaffirme ses ambitions en matière de réduction des emballages plastiques malgré la crise du Covid-19

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Surfant sur la résurgence des plastiques à usage unique dans les supermarchés causée par la crise du Covid-19, les industries européennes de transformation du plastique demandent un assouplissement de la réglementation les concernant. La Commission européenne n’entend cependant pas céder à cette industrie, qui devra donc bel et bien se conformer aux règles européennes. 

La Commission européenne ne donnera pas suite aux demandes de l'industrie de l'emballage

Le 8 avril dernier, l’EuPC (lobby européen des transformateurs de plastique) à en effet appelé la Commission européenne à reporter l’entrée en vigueur de la Directive sur les plastiques à usage unique et à lever toutes les autres interdictions sur certains articles en plastique. 

Cette association professionnelle invoquait des préoccupations sanitaires et d’hygiène : la pandémie de coronavirus ayant jeté l'Europe dans « un monde complètement différent où l'hygiène et la santé des consommateurs seront la priorité numéro un », « le terme "plastique à usage unique" est complètement erroné et non justifié ». « Les gens n'ont plus confiance dans ces produits sans emballage » ou dans les gobelets et sacs réutilisables avance l'EuPC dans sa lettre envoyée à la Commission européenne. 

Cet argumentaire n’a cependant pas convaincu l’institution qui a refusé cette semaine de se plier à ces demandes : 

« La position de la Commission reste que les délais prévus par la législation européenne doivent être respectés » a-t-elle affirmé par la voix de Vivian Loonela, porte-parole de la Commission européenne pour les questions environnementales.

Elle a tout d’abord rejeté l'argument de la santé et de la sécurité avancé par l'industrie en rappelant que les agences européennes et nationales de sécurité alimentaire affirment qu'il n'y a aucune preuve que des aliments ou des emballages alimentaires soient associés à la transmission du COVID-19.

Concernant la Directive sur les plastiques à usage unique, « Les États membres ont encore un an pour transposer la directive en droit national » et celle-ci « prévoit des exceptions pour les dispositifs médicaux ». (Vivian Loonela)

La Directive sur le plastique à usage unique a été adoptée en juin 2019 et a introduit des interdictions sur un certain nombre d'articles jetables tels que les couverts, les gobelets, les bâtonnets de baudruche, les pailles et les bâtonnets de coton-tige  L'objectif du texte est de réduire les déchets marins dont 80% sont d'origine terrestre.

L'augmentation des déchets et du gaspillage alimentaire suscitée par la crise sanitaire

Par ailleurs, Mme Loonela a déclaré qu'il était « trop tôt pour évaluer l'impact de la crise du coronavirus sur la quantité globale de déchets d'emballages plastiques qui seront générés cette année » . Toutefois, la pandémie éloigne sans nul doute l’UE de son objectif de réduction des déchets renouvelé dans son plan d'action 2.0 pour l’économie circulaire.

En plus de cette résurgence d’une préférence pour les produits emballés du côté des consommateurs, les villes européennes ont cessé de recycler les ramassages en raison du manque de personnel et de la crainte de voir les déchets contaminés. Beaucoup de produits recyclables sont donc désormais brûlés ou mis en décharge. Le gaspillage de denrées alimentaires augmente également, dû aux difficultés rencontrées par les agriculteurs pour trouver de la main d'oeuvre et/ou vendre leur production. En Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas par exemple, les agriculteurs ont dû détruire des millions de tonnes de pommes de terre invendues. 

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