Le commissaire européen au Commerce et à la sécurité économique, Maroš Šefčovič, a annoncé que l’Union européenne envisageait d’autoriser le Royaume-Uni à rejoindre l’Union douanière paneuropéenne. Cette annonce a été faite le 23 janvier, en marge du Forum économique mondial de Davos (Suisse), au média britannique BBC. La chancelière de l'Échiquier, ministre britannique chargée des finances et du trésor, envisage également ce rapprochement.
Un pas vers une zone douanière paneuropéenne
La proposition d’intégrer le Royaume-Uni à la Convention paneuro-méditerranéenne (PEM) fait partie des discussions pour « réinitialiser » les relations post-Brexit entre l’UE et le Royaume-Uni. Le commissaire Šefčovič a précisé que la décision appartenait aux autorités britanniques, indiquant que «la balle est dans leur camp ». Bien que l’idée ne soit pas encore formellement présentée, ce rapprochement pourrait marquer une étape significative dans les négociations en cours.
Créée en 2012, la Convention paneuro-méditerranéenne permet de simplifier les formalités douanières et de renforcer les chaînes d’approvisionnement entre ses membres. Elle regroupe actuellement 25 pays, dont l’Union européenne, ainsi que des nations d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. L’adhésion du Royaume-Uni à cette zone douanière permettrait de réduire les barrières commerciales et de faciliter l'accès des exportateurs britanniques aux marchés européens, tout en réduisant les coûts pour les entreprises des deux côtés de la Manche.
Moins d'enthousiasme côté britannique
Cependant, malgré les avantages évoqués par la Commission européenne, le gouvernement britannique reste prudent. Matthew Pennycook, ministre chargé de la planification, a souligné que l’adhésion à la PEM ne constituait pas une priorité immédiate pour le Royaume-Uni. Selon lui, le gouvernement britannique préfère explorer d'autres formes de coopération avec l'UE tout en respectant les engagements pris lors du Brexit. En effet, bien que le Royaume-Uni recherche une relation commerciale plus étroite avec l’UE, notamment dans les domaines de la sécurité et de la défense, il semble exclure tout retour dans l’union douanière ou le marché unique.
Keir Starmer, le Premier ministre britannique, a réaffirmé que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas le marché unique ni n’accepterait la liberté de circulation des personnes, qui demeure une ligne rouge pour son gouvernement. Toutefois, Starmer a exprimé sa volonté d’approfondir la coopération avec l’UE dans d’autres domaines, notamment sur les questions commerciales et de sécurité.
La chancelière de l'Echiquier, Rachel Reeves, a elle déclaré que le Royaume-Uni était « absolument heureux » d’envisager de rejoindre un système commercial sans droits de douane avec l’Europe et que le gouvernement anglais était ouvert à toute « idée constructive » tant qu’il respectait les « lignes rouges » du Royaume-Uni concernant le non-retour à l’adhésion à l’UE.
Des négociations en cours sur d’autres fronts
Le commissaire européen a également évoqué d’autres sujets en discussion, tels qu’un accord vétérinaire à grande échelle visant à réduire les frictions commerciales sur les produits agricoles et alimentaires. Cet accord pourrait également contribuer à alléger les contraintes imposées par le Brexit sur les échanges de denrées périssables entre l’UE et le Royaume-Uni. De plus, un nouvel accord de pêche, dont le renouvellement est prévu pour 2026, est également à l’ordre du jour. Pour l’UE, une solution satisfaisante sur ce dossier est essentielle, comme l’a rappelé Šefčovič.