Les agriculteurs de l’UE, protégés en cas de Brexit sans accord

In Actualité de l'Union européenne, Agriculture - Développement Rural by Occitanie Europe

La date de retrait du Royaume-Uni de l’UE a été reportée au 31 octobre, cela afin d’éviter un no deal. Néanmoins, le no deal n’est toujours pas à exclure : il aurait des effets bien sûr au Royaume-Uni, mais également au sein des Etats membres ; et, il impacterait nombre de domaines, parmi lesquels, l’agriculture.

Que les agriculteurs se rassurent, si l’accord de retrait négocié demeure la meilleure option quant au retrait du Royaume Uni de l’UE, cette dernière soutiendra ses agriculteurs en cas de retrait sans accord. Protéger l’agriculture ainsi que les intérêts agricoles des citoyens européens restent une priorité de l’Union. En pratique, cette protection peut être instituée par le biais de la Politique Agricole Commune (PAC).  Effectivement, celle-ci dispose d’instruments pouvant faire office de « filet de sécurité » tels que l’intervention publique ou encore le stockage privé. Éventuellement, des aides d’Etat peuvent aussi être autorisées : ce fut par exemple le cas sur la période 2014-2016, lorsque la Russie a décrété un embargo sur certains produits agro-alimentaires originaires de l’Union.

Le 8 avril dernier lors d’une conférence de presse, le Commissaire européen en charge de l’agriculture, Phil Hogan, a ainsi déclaré qu’effectivement un no deal serait préjudiciable et perturberait les marchés. De fait, la Commission européenne devra intervenir. Reste à savoir le moment opportun. Et Phil Hogan d’affirmer que le plus tôt sera le mieux :  le soutien de la Commission dans le secteur agro-alimentaire permettra non seulement d’aider les agriculteurs, mais également de rassurer les marchés.

En cas de retrait avec accord, une période de transition dans le domaine agricole est prévue. En revanche, si le no deal venait à l’emporter, les produits britanniques importés par l’UE ne seront, logiquement, plus considérés comme étant d’origine UE, leur provenance devra donc être vérifiée. Par ailleurs, les importations de produits européens au Royaume-Uni, qui sont actuellement des ventes intra-UE, se verront appliquer des droits de douanes, ce qui pourrait perturber de quelle que manière que ce soit le commerce. Jusqu’alors, les exportations de produits agro-alimentaires provenant des 27 Etats membres au Royaume-Uni représente 73 % des importations britanniques en la matière ; autant dire que lorsque le Royaume-Uni deviendra un pays tiers, il constituera pour l’UE l’un de ses partenaires commerciaux les plus importants dans ce domaine et réciproquement.

 

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