La Commission européenne réfléchit de plus en plus à bannir les pièces de un et deux centimes d'euros. L'institution a d'ores et déjà réduit le nombre de pièces frappées, amorçant une avancée sur un débat récurrent. La production de ces pièces est en effet caractérisée par un coût élevé par rapport à leur valeur (1,65 centime pour une pièce de 1 centime). Ce sont également les pièces les plus produites, puisqu'elles représentent ensemble la moitié de toutes les pièces produites en euro. Tous les ans, la Commission est obligée de réinjecter 61 milliards de ces pièces ; du fait de leur faible valeur, les pièces rouges circulent peu et se perdent.
C'est un premier pas vers une économie sans argent liquide, digitalisée qui pourrait être amorcé ici. Cela augurerait également des économies en termes énergétiques et environnementaux à mesure de la réduction de la production. Enfin, à l'heure de la pandémie de la Covid-19, diminuer l'usage de monnaie physique réduit le potentiel de transmission dans les transactions quotidiennes. Depuis le début de la pandémie, les paiements par carte bancaire, notamment sans contact, ont significativement augmenté. En répondant aux objectifs environnemental, sanitaire et digital, une telle mesure serait donc en lien avec l'agenda de la Commission actuelle.
Au delà des considérations holistiques, des gains pratiques importants peuvent être obtenus en retirant les pièces les plus petites. Cela obligerait les commerçants à arrondir leurs prix à des paliers de 5 centimes, réduisant donc le nombre de pièces nécessaires pour opérer des transactions. Certains pays comme la Finlande, les Pays-Bas ou la Belgique ont déjà passé le cap et arrondissent les paiements en espèces aux 5 centimes les plus proches du prix initial.
Une peur est cependant que cela aboutisse à des changements de prix en défaveur du consommateur. La Commission européenne a montré son intention de légiférer sur le sujet en lançant une consultation sur les Règles uniformes d'arrondi pour les paiements en espèces en euros jusqu'au 26 octobre. Beaucoup d'européens sont favorables à la suppression de ces pièces, puisqu'elles engendrent des pertes, puisque le consommateur reçoit souvent plus de ces pièces qu'il n'en dépense.
La Commission doit décider avant fin 2021 si elle introduit des règles uniformes en la matière.