Le 12 mars dernier, les députés européens réunis en plénière ont adopté l'accord obtenu en trilogue sur la révision de la directive sur les émissions industrielles (DEI) afin de réduire les émissions nocives des industries et des grandes exploitations de porcs et de volailles. Le Parlement s'est aussi prononcé en faveur de la proposition de Règlement relatif au portail des émissions industrielles.
De nouvelles règles pour lutter contre les pollutions des industries et des grands élevages
Chaque entreprise qui ne respecterait pas ces règles se verrait sanctionner d'une amende d'au moins 3 % de son chiffre d'affaires annuel dans l'UE, pour les infractions jugées les plus graves. De plus, les citoyens affectés par le non-respect de ces règles pourront demander dans chaque Etat membre une indemnisation pour les atteintes à leur santé.
Le même jour, les députés européens ont aussi voté en faveur de la transformation du registre européen des rejets et des transferts de polluants en un portail des émissions industrielles de l’UE sur lequel chaque citoyen pourra consulter les données concernant l'ensemble des permis européens et des activités polluantes locales.
Un texte controversé
Lors des négociations, deux camps se sont opposés, celui des défenseurs du statu quo et celui des soutiens à une action plus ambitieuse.
Le 8 mars, le syndicat Copa-Cogeca a publié un tweet dénonçant notamment la définition des élevages comme des activités industrielles. Plus largement, de nombreux acteurs du secteur agricole et des personnalités de droite dénoncent cette révision, qui minerait les « exploitations familiales ».
De leur côté, les groupes de protection de l’environnement se sont réjouis du vote en faveur de la révision tout en fustigeant la faible portée du texte. Par exemple, le texte initialement proposé par la Commission incluait toutes les exploitations d'élevage, dont les élevages bovins de 150 UGB. Finalement, ces derniers ont été retirés du champ d'application de la directive.
Prochaines étapes
Le texte doit dorénavant être approuvé par le Conseil de l'UE afin d'être définitivement adopté. Les Etats membres auront ensuite 22 mois pour transposer la directive. De plus, la Commission européenne se prononcera en 2026 sur la nécessité d'inclure les élevages bovins dans la réglementation.
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