Le 11 mars dernier, l’Agence européenne pour l’environnement a publié la toute première « évaluation européenne des risques climatiques » (EUCRA) dont l’objectif est de fournir une évaluation complète des impacts et des risques actuels et futurs du changement climatique liés à l’environnement, à l’économie et à la société dans son ensemble en Europe.
Dans ce contexte, la Commission européenne a publié quelques jours plus tard une communication établissant les bases d’une stratégie envisagée pour l’Union européenne concernant la lutte contre les effets inévitables du changement climatique déjà en place et dont les conséquences doivent être anticipées.
Une stratégie pour anticiper et s’adapter face au changement climatique
La communication de la Commission européenne entend proposer une série de mesures pour connaître, anticiper et atténuer au maximum les risques climatiques et leurs conséquences sur l’Europe, sa population et son économie. Il s’agit de donner à l’UE toutes ses chances pour construire une réelle capacité de résilience.
La communication est ainsi une approche recommandée mais pas d’un plan concret de mise en œuvre. De fait, l’accent est largement mis sur la responsabilité et les capacités de mises en œuvre de chaque État membre, en première ligne face aux défis et risques concernant son propre territoire.
Cependant, cette trajectoire proposée insiste fortement sur le fait que de nombreux risques climatiques sont communs à une majorité de pays de l’UE, que beaucoup de ces risques peuvent et doivent être anticipés et combattus de front, dans une dynamique de coopération transnationale et avec des solutions transversales.
Améliorer les mesures et outils déjà existants
La Commission révèle avoir repéré des discordances entres les Plans nationaux pour l'énergie et le climat les politiques et mesures d’adaptation réellement mises en œuvre. La communication précise ainsi que la Commission est prête à apporter de l’aide et du soutien aux États membres pour l’amélioration de leurs Plans nationaux pour une mise en œuvre plus efficace et plus poussée de leurs actions.
L’EUCRA met en évidence des solutions transversales pouvant aider à éliminer les obstacles à l’adaptation au changement climatique :
- Amélioration de la gouvernance en désignant un responsable des risques, en renforçant les structures de gouvernance et en encourageant les synergies dans les processus de gouvernance ;
- Mettre en œuvre des outils pour aider les responsables des risques en fournissant des données et indicateurs fiables, en renforçant les secteurs privés et publics et combattant la désinformation ;
- Exploiter les politiques structurelles avec une meilleure planification spatiale, une planification qui prend en compte le facteur climat et une mise en lien des mécanismes de solidarité européen et nationaux ;
- S’assurer des bonnes conditions préalables pour financer la résilience climatique en s’assurant que les dépenses sont résilientes, en intégrant le concept de résilience dans les marchés publics et en mobilisant le secteur financier pour construire la résilience européenne.
6 domaines d’impact clés pour l’UE
La communication définit 6 domaines d’impact au sein lesquels les actions de l’UE en matière d’adaptation doivent se concentrer en priorité du fait de la centralité de ces enjeux qui s’entrecroisent et s’influencent mutuellement.
- Les écosystèmes naturels, qui peuvent être protégés grâce à des solutions durables basées sur la nature ;
- L’eau, secteur sur lequel la Commission entend délivrer un bilan complet des problématiques qui y sont liées ;
- La santé, notamment celle des travailleurs exposés à la chaleur et la pollution et dont la Commission entend améliorer la protection ;
- L’alimentation, enjeu central pour les citoyens et l’économie et qui sera protégée au travers de mesures de soutien pour une agriculture et une pêche plus résilientes et durables ;
- Les infrastructures et l’environnement bâti, qui doivent bénéficier de standards et critères communs pour la construction, notamment en intégrant le facteur climat et résilience ;
- L’économie, qui sera largement affectée par le changement climatique et dont la stabilité doit être préservée grâce à la prise en compte du facteur climat dans l’établissement des budgets nationaux.
Plus d’informations :
- Communication de la Commission sur la gestion des risques climatiques
- Résumé exécutif du rapport sur l’évaluation européenne sur les risques climatiques (EUCRA) de l’Agence européenne pour l’environnement