Le Parlement appelle à l’élimination du trafic d’espèces sauvages d’ici 2025

In Actualité de l'Union européenne, Énergie - Environnement - Climat by Ambre

Le 5 octobre dernier, les parlementaires européens ont voté leur position concernant les objectifs stratégiques de l’UE afin de lutter contre le commerce illégal d’animaux sauvages. Avec 549 voix pour, 28 contre et 50 abstentions, l’objectif global est qu’en 2025 subsiste uniquement un commerce non seulement légal mais surtout durable de la faune et de la flore sauvages.

 

Tour d’horizon du commerce actuel d’animaux sauvage dans le monde

Le commerce des espèces sauvages est une industrie très lucrative de plusieurs milliards d’euros. Parmi les plus de 31 500 espèces d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles, environs 24% sont commercialisées dans le monde selon une étude publiée dans la revue Science en 2019.  Ces animaux sauvages fortement recherchés se trouvent principalement dans des zones tropicales où prospère une grande diversité d’espèce : en Afrique centrale et du Sud-Est ainsi qu’en Asie du Sud-Est pour les mammifères, en Amérique du Sud pour les oiseaux et les amphibiens, en Indonésie, Malaisie et dans l’Himalaya pour les amphibiens et mammifères et en Australie et à Madagascar pour les reptiles.

Cependant, ce commerce peut conduire les espèces vers l’extinction. En effet, la forte demande pour ces animaux ou les produits découlant de ceux-ci a entraîné le déclin d’animaux comme le tigre, l’éléphant et le rhinocéros. Aussi, ces animaux sont soumis aux variations des préférences culturelles des différentes populations dans le monde et, ainsi, même les animaux actuellement hors de danger peuvent très vite le devenir. Au-delà des menaces pour la biodiversité qu’engendre le commerce d’animaux sauvage dans le monde, cette activité augmente également le risque de transmission de maladies zoonotiques se propageant des animaux à l’homme.

Pour contrer ces effets négatifs et réguler ce commerce, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) permet de protéger les animaux en danger. Néanmoins, un commerce illicite persiste.

Ainsi, l'UE s'était fixé l'objectif de réviser et d’élargir la législation existante régulant le commerce d’espaces sauvages en amont de la réunion de l’ONU sur la CITES, qui se tiendra au Panama du 14 au 25 novembre. Ceci avec pour objectif global qu’en 2025 subsiste uniquement un commerce non seulement légal mais surtout durable de la faune et de la flore sauvages.

 

Le Parlement appelle au renforcement de la lutte contre le trafic illicite de la faune et de la flore sauvages

Les eurodéputés rappellent l’urgence d’agir non seulement pour protéger la biodiversité mais également pour préserver la santé humaine, soulignant notamment les risques de transmission de maladies zoonotiques avec pour conséquence l’augmentation du risque de pandémie mondiale.

Pour agir, les eurodéputés soulignent le rôle essentiel que devrait jouer la CITES en tant que régulatrice internationale du commerce d’espèces sauvages. Pour cela, ces derniers estiment essentiel que tous les pays respectent la Convention de l’ONU et qu'ils déployent davantage de ressources tant sur le plan humain que financier pour appliquer correctement les interdictions et restrictions relatives au commerce des espèces sauvages. De plus, les eurodéputés sont d’avis que la criminalité transnationale concernant le trafic d’animaux sauvages devrait être reconnue comme un crime organisé grave.

Par ailleurs, les eurodéputés entendent renforcer le rôle de l’UE dans la lutte mondiale contre le trafic d’espèces sauvages en rendant illégale l’importation, l’exportation, la vente ou l’acquisition d’animaux ou de plantes sauvages qui sont pris, possédés, transportés ou vendus en violation de la loi du pays d’origine ou de transit, en mettant en place des sanctions dissuasives en cas de non-respect des règles et en créant une liste, approuvée et fondée sur la science, d’animaux autorisés en tant qu’animaux domestiques dans l'UE. Dans cette liste, seuls les animaux dont le commerce ne nuit pas aux populations sauvages et à la biodiversité européenne devraient figurer.

 


Pour plus d'information

Le communiqué de presse du Parlement

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