Une étude de l'Agence européenne pour le climat, les infrastructures et l'environnement (CINEA) montre les bénéfices de la gestion régionalisée de la pêche. Depuis sa mise en œuvre, celle-ci a permis de mieux prendre en compte les particularités locales. L'étude pointe qu'il faut désormais aller plus loin et davantage systématiser la pratique de la régionalisation de la gestion de la pêche.
La régionalisation de la gestion de la pêche : une réussite !
En 2002, la réforme de la Politique commune de la pêche (PCP) introduisait la régionalisation de la gouvernance de la pêche au sein de l'UE avec la création de sept conseils consultatifs régionaux (CCR) dirigés par les parties prenantes de la pêche, elles-mêmes. Cette régionalisation permet que les décisions soient prises non seulement au sein des institutions européennes mais aussi par les autorités nationales qui coopèrent entre elles au sein d'un bassin maritime régional. Les conseils consultatifs régionaux réunissent les parties prenantes : représentants du secteur de la pêche, autres groupes d'intérêts (groupes de protection de l'environnement, producteurs aquacoles, consommateurs, représentants de la pêche récréative ou sportive…), des scientifiques et des experts afin d'élaborer des recommandations et des avis aux autorités nationales et européennes.
La régionalisation de la gestion de la pêche constitue une réussite en tant qu'elle a permis une gestion à la fois ascendante et descendante de la Politique commune de la pêche. En témoigne le rapport que la CINEA a rendu public et remis à la Commission européenne dans lequel elle estime que la régionalisation "nécessaire" s'est rendue "utile et indispensable" témoignant de son succès. Celle-ci permet une meilleure implication de l'ensemble des parties prenantes du secteur, une meilleure prise en compte des particularités locales et régionales, une gouvernance plus adaptée et davantage horizontale.
Une pratique à poursuivre, des améliorations à apporter
Il apparait ainsi que sans la régionalisation, il serait difficile d'atteindre un tel niveau de prise en compte des intérêts particuliers et des spécificités locales et régionales dans la Politique commune de pêche. Une approche prenant en compte les intérêts de chaque bassin maritime européen serait impossible avec une gestion unitaire de la PCP. De plus, l'étude montre que cette gestion régionalisée permet de se concentrer sur les objectifs à long terme en matière de durabilité environnementale, de croissance économique, de protection et bien être social.
La régionalisation de la gestion de la pêche a constitué une avancée certaine de la manière dont était pensée la Politique commune de la pêche. En prolongement, la Commission a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait poursuivre cette approche régionalisée de la gestion de la pêche en veillant notamment à mieux tenir comptes des avis remis par les conseils consultatifs régionaux afin d'adapter le mieux possible la poursuite des objectifs de long-terme de la Politique commune de la pêche mais aussi du Pacte Vert et de la transition numérique. Enfin, le rapport indique que la régionalisation reste un processus en cours, appelant la Commission à poursuivre sa mise en œuvre et à élaborer, avec les parties prenantes, lors de la réforme à venir de la PCP, des améliorations.
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