Pour la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Commission européenne il est nécessaire de prendre en considération l’égalité entre les sexes et favoriser l’entrepreneuriat féminin en Europe.
Elles rappellent que les femmes représentent près de 70 % du personnel du secteur de la santé et du social dans le monde et ont joué un rôle important pendant la gestion de la crise de la COVID-19. Selon les deux institutions, une meilleure considération de l’égalité entre les sexes aidera à accélérer et à consolider la reprise car les entreprises dirigées par des femmes sont "généralement plus productives et innovantes, et enregistrent une croissance plus rapide".
Selon la Commission européenne, des améliorations en matière d’égalité entre les sexes pourraient entraîner la création de 10,5 millions d’emplois d’ici à 2050 et donner à l’économie européenne une impulsion de l'ordre de 1 950 à 3 150 milliards d’euros.
L'étude sur les financements pour les entrepreneuses : comment dynamiser la croissance produite conjointement par la Commission européenne et la BEI et publiée le 29 juin à pour objectif de fournir une vue d'ensemble du marché du financement du capital-risque pour les entreprises dirigées et/ ou fondées par des femmes dans l’UE, aux États-Unis et en Israël et de l'intégrer dans une analyse qualitative des conditions d'accès au financement pour ce groupe.
Lilyana PAVLOVA, vice-Présidente de la BEI, a déclaré à ce propos, « Notre réponse collective à la crise offre aux institutions européennes et au Groupe BEI une occasion unique de dynamiser la croissance grâce à un appui consultatif et financier ciblé pour les entreprises dirigées par des femmes, permettant de les asseoir sur des bases plus solides pour l’avenir ».
Plusieurs points importants sont mentionnés dans ce rapport :
- Les jeunes entreprises dirigées par des femmes ne sont pas financées sur la même base que celles dirigées par des hommes. En effet, elles ne représentent qu’une petite part des flux d’opérations et du volume global investi. La BEI et la Commission européenne expliquent cela par le manque de représentation des femmes parmi les fondateurs et les investisseurs, des préjugés sexistes en matière d’investissement et une aversion au risque. Toutefois, selon ce rapport, il faut noter une légère amélioration du climat des investissements pour les entrepreneuses dans l’UE, même si la situation demeure très hétérogène.
- La persistance du déséquilibre entre les hommes et les femmes en matière d’entrepreneuriat. Les femmes y représentent environ 52 % de l’ensemble de la population en Europe, mais seulement 34,4 % des travailleurs indépendants de l’Union européenne et 30 % des jeunes entrepreneurs. Elles sont aussi sous-représentées aux fonctions dites « décisionnaires » dans les sociétés de capital-risque. Ainsi, il est mentionné que les « sociétés d’investissement ayant des partenaires de sexe féminin sont plus de deux fois plus susceptibles d’investir dans des entreprises dirigées par des femmes et plus de trois fois plus susceptibles d’investir dans des entreprises ayant à leur tête des présidentes directrices générales ».
- La BEI et la Commission européenne recommande de favoriser la croissance et accroitre les financements qui sont destinés aux entreprises dirigées par des femmes. Le rapport expose plusieurs recommandations qui peuvent être mises en place pour accélérer cette égalité tels que l’introduction de nouveaux indicateurs sexospécifiques dans tous les programmes de l’UE pertinents, l’élaboration d’un appui concret des politiques, l’octroi aux investisseurs d’un sceau d’excellence récompensant les investissements sexospécifiques, la mise en place d’un réseau européen d’investisseurs « sensibles aux questions d’égalité entre les sexes » pour mettre en relation les fondatrices avec des contacts potentiels et leur offrir des possibilités de financement, et l’étude de solutions de financement innovantes comme les « obligations axées sur l’égalité entre les sexes ».