Le Centre commun de recherches (CCR) a publié au mois de mars une étude exposant les ‘Motivations économiques pour augmenter les défenses contre les inondations côtières en Europe’.
En se fondant sur les projections du GIEC, l’étude rappelle que le réchauffement climatique pourrait entraîner une élévation extrême du niveau de la mer d'un mètre ou plus d'ici 2100 et donc exposer les communautés côtières à un risque croissant d’inondations. Par delà les bouleversements engendrés sur des écosystèmes déjà fragiles, ce phénomène de montée progressive du niveau des mers et des océans sera synonyme de pertes économiques importantes pour les populations implantées sur ces côtes.
Estimer les pertes économiques liées aux inondations
L’étude consiste donc tout d’abord en une estimation de l'ampleur des pertes économiques engendrées par ces inondations côtières au cours du siècle actuel selon différents scénarios d'émissions de gaz à effet de serre. Selon ses conclusions, en l'absence de mesures climatiques et compte tenu de la pression démographique et de l'urbanisation le long des côtes, les dommages annuels causés par les inondations côtières dans toute l’UE devraient atteindre 1 600 milliards d'euros en 2100.
Toutefois, l’étude souligne que l’adoption de mesures d'adaptation des littoraux pourrait protéger les communautés côtières contre ces inondations de façon économiquement efficace.
Parmi les mesures d’adaptation envisagées, il est fait mention de l’augmentation du stockage de CO2, de la restauration de la biodiversité, de la construction de digues ou encore de l’offre de possibilités de loisirs.
Etablir un niveau de protection économiquement optimal
Les scientifiques présentent ensuite différents niveaux d'adaptation des côtes, permettant de réduire les pertes prévues, et évaluent les coûts et les avantages de ces interventions. A partir de cet exposé, l’idée est de permettre aux littoraux d'établir leur niveau de protection économiquement optimal.
Les résultats de ces analyses sont les suivants :
Jusqu’à 95 % des impacts des inondations pourraient être évités si cette adaptation côtière est orientée vers les établissements humains et les zones économiquement importantes le long du littoral. L’efficacité économique de cette adaptation varie donc en fonction du degré de densité de la population (degré d’urbanisation et intensité de l’activité économique). Le seuil de rentabilité est estimé à 500 personnes par kilomètre carré.
La portée et le coût de cette adaptation dépendent aussi des choix de planification locale sur mesure, des stratégies d'investissement retenues et des actions de suivi à petite échelle.
Le Centre commun de recherche est le laboratoire de recherche scientifique et technique de l'Union européenne.