Un document de travail interne portant sur le futur agenda stratégique de l’UE a révélé les priorités d’action identifiées par les gouvernements des Etats membres pour la prochaine législature sur la période 2024-2029.
L’agenda stratégique de l’UE, qui est publié tous les cinq ans, vise à synthétiser des orientations envisagées pour le futur de l’Union et à donner un cap aux institutions pour les initiatives et actions les plus urgentes pour une Union prospère et résiliente face aux défis actuels et à venir.
Trois axes d’action d’ores et déjà mis en avant
Dans le document, trois axes d’action sont identifiés pour orienter les politiques européennes et mettre en avant les enjeux qui vont préoccuper les décideurs politiques durant la prochaine législature.
« Une Europe forte et sûre » : des sujets tels que la sécurité et la défense, la migration ou encore l'élargissement de l'UE sont au cœur des débats d’avenir de l’UE, notamment concernant l’augmentation des dépenses et investissements pour un renforcement des capacités de l’UE à agir.
« Une Europe prospère et compétitive » : l’UE se prépare à faire des efforts en termes de performance économique et énergique, ainsi qu’en matière de transition écologique et d'innovation pour faire face aux effets du changement climatique et de l’instabilité des chaînes d’approvisionnement et pour renforcer son autonomie stratégique dans divers secteurs.
« Une Europe libre et démocratique » : il s’agira pour l’UE de diffuser et de maintenir la place des valeurs fondamentales européennes et de l'Etat de droit pour garantir une stabilité et une paix pérennes aux citoyens, notamment en luttant contre la désinformation et en faveur des droits de l’Homme.
Autonomie stratégique et compétitivité comme priorités absolues
La sécurité alimentaire est pressentie comme un enjeu central des cinq prochaines années avec un rôle important à jouer au sein de la politique agricole commune. « Assurer notre sécurité alimentaire grâce à un secteur agricole dynamique » peut-on ainsi lire dans un des points mentionnés dans le document. La durabilité du secteur agro-alimentaire ainsi que sa transition vers des méthodes qui protègent l’environnement ne sont pas mentionnées dans le document, ainsi qu’on pouvait s’y attendre au vu des récentes et nombreuses manifestations menées partout en Europe par les agriculteurs, lesquelles ont fortement impacté les décisions de la Commission européenne ces derniers mois.
De fait, alors que les ambitions environnementales avaient marqué l’agenda stratégique 2019-2024, celles-ci sont largement mises de côté dans les nouvelles priorités. L’action climatique se voit reléguée à la simple adaptation et à une volonté de promotion de l’innovation et de la recherche « pour accompagner l’Europe vers la neutralité climatique », loin de la priorité pour une Europe « climatiquement neutre, verte, juste et sociale » qui était annoncée en 2019.
Par ailleurs, la compétitivité économique est largement mentionnée, dans l’objectif de réussir les transitions, notamment vers le numérique. Il s’agira d’approfondir le marché intérieur, de réduire les dépendances stratégiques dont souffre l’UE actuellement, de travailler vers une intégration financière plus poussée et d’améliorer le marché européen de l’emploi en particulier grâce à la formation professionnelle.
Prochaines étapes
L’agenda stratégique a été discuté par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE durant les deux premières semaines d’avril lors de rencontres à Vilnius, Bucarest, Varsovie et Vienne, ainsi que lors du dernier sommet européen exceptionnel des 17 et 18 avril.
L’agenda doit être adopté par les 27 lors du conseil européen des 27 et 28 juin prochains.
Pour aller plus loin