A l'occasion du Forum Océan Numérique, qui s'est tenu à Bruxelles le 13 juin dernier, la Commission européenne et ses partenaires ont présenté la première démonstration du Jumeau numérique de l'océan de l'UE (Digital Twin Ocean - DTO). Parmi ses créateurs : l'organisation toulousaine Mercator Océan International.
Retour sur un projet ambitieux et inédit
Le Forum Océan Numérique a été l'occasion de mettre en lumière le rôle central du DTO pour le développement d’une économie bleue durable, dans la lignée du Pacte vert pour l’Europe.
En s’appuyant sur des données historiques et en temps réel, les jumeaux numériques permettent de simuler les effets d’un phénomène sur l’objet étudié. Le Jumeau numérique de l’océan vise à fournir aux citoyens, scientifiques, entreprises et décideurs politiques des outils innovants permettant de faciliter l’accès aux connaissances relatives aux caractéristiques physiques, chimiques, biologiques, socio-écologiques et économiques des océans.
Comme l'a souligné Iliana Ivanova, Commissaire à l'innovation, à la recherche, à la culture, à l'éducation et à la jeunesse, le principal objectif du DTO est de permettre un libre accès à des données en temps réel à l'ensemble des usagers intéressés. Son ambition consiste alors à constituer une base de connaissances solide pour renforcer les capacités d’anticipation concernant les conséquences des activités humaines et du dérèglement climatique sur les océans. Ainsi, le Jumeau numérique, dont le développement a été soutenu par plusieurs appels Horizon Europe, pourra contribuer à la conception de mesures d’atténuation du changement climatique. Il peut par exemple servir à tester l’efficacité d’infrastructures bleues durables.
L'organisation toulousaine Mercator Ocean, une pierre angulaire du projet
La Commission européenne a mandaté deux opérateurs, Mercator Océan International et l'Institut flamand de la mer, pour la conception de l’infrastructure centrale du DTO : EDITO-Infra.
EDITO-Infra vise à réunir, au sein de sa plateforme numérique Datalab EDITO, les principales données en libre accès issues des programmes européens d’observation et de surveillance des océans, c'est-à-dire le Copernicus Marine Service et le Réseau européen d’observation et de données marines (EMODnet). A noter que tout utilisateur, après avoir créé un compte, peut apporter des contributions sur la plateforme dans l'optique de poursuivre l'amélioration du projet.
Pierre Bahurel, Directeur général de Mercator Océan International, est intervenu lors du Forum pour rappeler le rôle central de l'UE dans la protection des océans et souligner l'intérêt du DTO dans la lutte contre pêche illégale et la pollution maritime. D'après Simon Von Gennip, chercheur en océanographie travaillant pour MOI, la plateforme peut servir à construire des scenarii pour éclairer les experts et décideurs politiques, en particulier dans la lutte contre la pollution plastique. Les utilisateurs peuvent par exemple sélectionner une région du monde et identifier les lieux d'origine des déchets pour prendre des mesures adaptées.
Après deux années de travail, le premier prototype du DTO est né mais ce n'est que le début. Le Jumeau numérique a été conçu pour continuer à apprendre et évoluer. A ce sujet, EDITO-Infra représente une base solide pour ces développements futurs, notamment grâce à son soutien en faveur de la prochaine génération de modèles océaniques, via l'EDITO-ModelLab.
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