Jeudi 18 mars, les ministres de l’Emploi et des affaires sociales de tous les États-membres se sont réunis par visioconférence afin d’échanger sur les mesures d’urgence à adopter pour enrayer les effets socio-économiques négatifs induits par l’épidémie du Covid-19.
En plus d’une discussion sur les mesures nationales mobilisables, cette réunion du Conseil “Emploi, politique sociale, santé et consommateurs » devait permettre à la Commission européenne de détailler devant les ministres les mesures de soutien européennes qu’elle entend leur faire adopter.
L’institution souhaite en effet s’impliquer aux côtés des États pour limiter les conséquences économiques du Covid-19, notamment en leur accordant un soutien financier important.
Elle propose ainsi une initiative d’investissements qui consacrerait 37 milliards d’euros aux systèmes de santé, aux petites et moyennes entreprises, aux travailleurs et aux secteurs économiques vulnérables.Cette initiative s’appuiera en grande partie sur le Fonds social européen (FSE) et permettra de soutenir des mesures variées telles que le l’octroi d’allocations à des travailleurs contraints de rester chez eux ou le recrutement de travailleurs de la santé. Un regard particulier sera porté sur les PME et les travailleurs afin de « limiter le chômage et la perte de revenus ».
Un groupe de travail a été mis en place dès ce lundi pour aider les autorités de gestion des fonds structurels et d’investissement à tirer profit de ces nouveaux dispositifs. Chaque gouvernement national s’est par ailleurs vu adresser une lettre individuelle pour détailler l’aide en fonction des spécificités nationales
A ceci s’ajoute l’instrument financier temporaire que la Commission entend présenter dans les jours à venir et qui prendra effet dès cette semaine. Il permettra à l’institution de lever jusqu’à 60 milliards d’euros pour le compte de l’UE afin de financer des prêts aux États membres de l’Union rencontrant de graves perturbations économiques et financières. Cet instrument sera garanti par le biais du budget de l’UE au nom d’un principe de solidarité entre les États-membres.
Selon le vice-président exécutif de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, cette période de crise et de prise de décisions dans l’urgence vient souligner la nécessité d’accélérer la création d’un régime européen de réassurance chômage. Sa proposition sur le sujet devrait être présentée avant l’été 2020. Pour le Commissaire, un tel régime contribuerait à soutenir les politiques nationales visant à préserver les emplois et les compétences et à faciliter le passage des chômeurs d’un emploi à l’autre. Il permettrait en outre à l’UE de se doter d’un mécanisme structurel de soutien à l’emploi, plutôt que d’instruments financiers temporaires.
Par ailleurs, la Commission est venue encourager les États membres à travailler en collaboration avec les partenaires sociaux (syndicats et associations professionnelles) pour faire plus efficacement face aux conséquences socio-économiques du virus.
Les ministres se sont dans l’ensemble montrés réceptifs à ces mesures et ont convenu d’objectifs convergents : rendre possible le chômage partiel, comme en Allemagne ; mettre à disposition des parents qui doivent travailler un système de garde d’enfants adapté aux conditions d’hygiène particulières actuelles ; soutenir les revenus les plus faibles ou encore adopter toute une série de mesures (report des impôts, etc.) pour éviter de provoquer une banqueroute massive parmi les PME.
Le vice-président exécutif de la Commission européenne Valdis Dombrovskis et le commissaire chargé de l’emploi et des droits sociaux Nicolas Schmit ont tenu au cours de cette réunion à rendre hommage aux travailleurs exposés dans les termes suivants : « Nous rendons hommage à tous les citoyens européens qui travaillent 24 heures sur 24 au profit des autres - le personnel des hôpitaux qui est en première ligne, mais aussi ceux qui travaillent dans les supermarchés, livrent le courrier ou nettoient nos rues. Nous avons demandé aux gouvernements de faire tout leur possible pour que leur santé et leur sécurité soient protégées au plus haut niveau possible”.