Le 14 décembre dernier, les ministres européens de la pêche ont trouvé un accord politique sur les totaux admissibles de captures (TAC) et quotas pour 2022 ainsi que sur une réduction de de 6% de l’effort de pêche pour les chalutiers opérant en Méditerranée occidentale.
Comme tous les ans à la même période, cet accord européen vise à établir les quotas de pêche autorisés pour l’année suivante. « La rentabilité et la survie du secteur de la pêche dépendent de la santé des stocks. Je sais que certaines des mesures sont difficiles mais je vous rassure, personne ne devra réaliser ces efforts seul", assure le Commissaire européen en charge du dossier Virginijus Sinkevicius.
Cet accord représente peu d’enjeux majeurs pour les pays sans ouverture maritime. En revanche, celui-ci est important pour des pays comme la France, l’Espagne et l’Italie et cette année encore, Madrid et Paris vont revoir leurs prises à la baisse.
Concernant les quotas décidés pour la Méditerranée et bien qu’il y ait « une légère amélioration pour certains stocks », le commissaire a salué l’approche « réaliste » mais « difficile » adopté par le Conseil. En effet, le nouvel accord prévoit de réduire de 6 % l'effort de pêche pour les stocks de démersaux par les chalutiers, en accord avec les recommandations scientifiques. Le but est d'atteindre le rendement maximal durable pour ces espèces d'ici à 2025. Néanmoins, l'Espagne, la France et l'Italie ont obtenu une réduction moindre que celle proposée au départ (-7,5%). De plus, l’accord prévoit une hausse de 2% des jours de pêche à condition de respecter certains critères comme l’augmentation de la sélectivité ou l’efficacité des zones de fermeture.
Enfin, les ministres ont accepté pour la première fois des TAC pour les crevettes bleues et rouges ainsi que pour les crevettes rouges géantes.
Le Commissaire a conclu qu’en prenant « ces décisions maintenant, cela nous permettra d'éviter des mesures encore plus drastiques dans les années à venir ».
Du côté de la société civile, les ONG ont insisté sur la nécessité d’arrêter la surpêche. Oceana a indiqué que plus d’un tiers des quotas adoptés dépassent les maximums recommandés par les scientifiques, notamment pour le rouget en Méditerranée, ce qui empêche les stocks de se reconstituer.
En plus de la Méditerranée, cet accord fixe les quotas pour l’Atlantique, la mer du Nord et la Manche. Aussi, malgré l’absence d’un accord avec le Royaume-Uni dans les eaux partagées, le Conseil a accepté d’établir des quotas provisoires pour trois mois, équivalent à ceux de 2021 à la même période (janvier-mars). Des discussions entre la Commission européenne et le Royaume-Uni sont toujours en cours afin d’établir des TAC définitifs pour 2022.
Finalement, la décision du Conseil est fondée sur une proposition élaborée par la Commission européenne, qui tient compte d’avis scientifiques disponibles, des objectifs de la politique commune de la pêche et du rendement maximal durable fixé pour chaque espèce. Les dispositions s’appliqueront à partir du 1 janvier 2022.
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