Les zones rurales européennes davantage touchées par la précarité énergétique

In Actualité de l'Union européenne, Agriculture - Développement Rural, Énergie - Environnement - Climat by Occitanie Europe

La lutte contre la précarité énergétique s’impose désormais comme une priorité majeure de l’UE en faveur d’une transition énergétique équitable.

Selon Eurostat, environ 48 millions d’Européens ne parvenaient pas à chauffer leur logement correctement en 2023. Le Centre commun de recherche (JRC) s’est attaché à explorer la pauvreté énergétique et les besoins énergétiques en milieu rural au sein de l’Union européenne dans un nouveau rapport, publié le 24 juin 2025.

Le rapport indique que les zones rurales connaissent des niveaux plus élevés de pauvreté énergétique que les zones urbaines. Toutefois, les zones rurales affichent de meilleurs résultats en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique.


Une plus grande précarité énergétique dans les campagnes

Les zones rurales sont particulièrement touchées, en raison de revenus moyens plus faibles, associés à des logements généralement plus grands, plus anciens et moins efficaces sur le plan énergétique que les bâtiments des villes et des banlieues.

Ces résultats s’appuient sur un nouvel indice élaboré par les chercheurs du JRC, visant à affiner la mesure de la précarité énergétique au sein de l’UE. Celui-ci combine la part des dépenses énergétiques des ménages avec quatre autres indicateurs :

  • L’incapacité à maintenir un logement chauffé ;
  • Le taux de personnes en retard de paiement de leurs factures d’énergie ;
  • La part des ménages dont le toit, les murs, les sols ou les fondations présentent des fuites, et dont les cadres de fenêtres ou les sols sont endommagés ;
  • Le taux de risque de pauvreté (c’est-à-dire la part des ménages dont le revenu disponible est inférieur à 60 % de la moyenne nationale).

Des données sur les ménages de l'UE montrent que ceux des zones rurales consacrent une part plus élevée de leurs dépenses totales à l’énergie (7,1 % des dépenses totales des ménages) par rapport aux villes et aux banlieues (6,2 %) et aux grandes villes (5 %).


Les zones rurales plus avancées dans l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments

Les zones rurales sont toutefois en tête en matière d'améliorations de l'efficacité énergétique, avec 29 % des habitants vivant dans des ménages ayant réalisé des travaux pour améliorer la performance énergétique entre 2018 et 2023, contre 25 % dans les villes ou les banlieues et 23 % dans les grandes villes. Ces rénovations comprennent une meilleure isolation thermique, le remplacement des fenêtres à simple vitrage par des fenêtres à double ou triple vitrage et l'installation de systèmes de chauffage plus efficaces.

De plus, les ménages ruraux sont particulièrement bien placés pour installer des systèmes renouvelables destinés à l'autoconsommation. La disponibilité de grandes surfaces de toiture pour le photovoltaïque et le taux élevé de propriété (78 % des logements ruraux sont détenus par leurs occupants, contre 55 % dans les villes) rendent l’option du photovoltaïque intéressante. L’installation de panneaux solaires sur les toitures rurales permettrait une production annuelle estimée à 2 200 kWh par habitant, couvrant ainsi près de 37 % de la consommation énergétique moyenne d’un ménage.


Les recommandations du rapport

Le rapport préconise la mise en place de politiques adaptées aux territoires afin de répondre de manière plus ciblée aux besoins énergétiques des différentes régions de l’UE. Dans les zones rurales, la forte exposition à la précarité énergétique peut être atténuée en accompagnant les ménages dans le déploiement de solutions d’autoconsommation, pour lesquelles les habitations rurales sont particulièrement adaptées (maisons principalement occupées par leurs propriétaires avec de grandes surfaces de toit par habitant).

Le rapport invite l’UE à mieux collecter et harmoniser les données sur les rénovations et les Certificats de Performance Énergétique afin de suivre les progrès au niveau local et d'identifier les logements les moins performants, conformément aux exigences des récentes réglementations (à l’instar de la Directive de 2023 relative à l’efficacité énergétique, qui oblige à une rénovation annuelle de 3 % des bâtiments).


Plus d'informations :

Lire l'article de synthèse du JRC 

Consulter le rapport du JRC

 

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