Les lacunes du réseau routier transeuropéen central (RTE-T) pointées du doigt par la Cour des comptes européennes

In Actualité de l'Union européenne, Transport by Occitanie Europe

Au mois d'avril, la Cour des comptes européenne a publié les conclusions de son audit sur les progrès accomplis en vue de l'achèvement du réseau routier central du Réseau de transport transeuropéen (RTE-T) effectué en fin d'année 2019. Elle y fait état de lacunes importantes, dont une prise de retard dans le déploiement de ce réseau.

Le RTE-T est un élément central de la politique européenne des transports. couvrant notamment le réseau routier mais également les réseaux ferroviaires et fluviaux, les ports ou encore les aéroports et la gestion du trafic aérien. Le réseau routier dit 'central' ayant fait l’objet de cet audit regroupe les axes les plus stratégiques de l’ensemble du RTE-T (les consulter ici) et doit être mis en place d’ci 2030. Il vise à offrir des déplacements plus sûrs, moins encombrés et des trajets plus fluides et plus rapides.

Le rapport de la Cour des Comptes européenne souligne toutefois que moins de 400 km de nouvelles autoroutes, sur les 2 000 km prévus entre 2014 et 2020, n'étaient achevés fin 2019. Les États membres d'Europe centrale et orientale accusent le plus gros retard quand l'Espagne remplit déjà ses objectifs.  

Des fonds mal investis

Depuis 2007, la Commission a octroyé près de 40 milliards d’euros à la construction de ces nouvelles routes du RTE-T et à la modernisation de routes existantes, par le biais des Fonds structurels d’investissement notamment. Seul un tiers des financements disponibles au titre de ces Fonds a cependant été affecté à ce réseau entre 2014 et 2020.

Les auditeurs recommandent donc à la Commission européenne de s’assurer que les États requérant des fonds en faveur du RTE-T soient en mesure de présenter un calendrier approprié ainsi que les crédits budgétaires dont ils disposent.

Des tronçons mal entretenus et incomplets

Les auditeurs déplorent également le manque d’entretien par les États membres du réseau routier central, chiffres de l'OCDE à l'appui. Selon cette dernière, les dépenses moyennes des États pour l'entretien des routes auraient baissé de près de moitié entre 2007 et 2017.

Certains tronçons frontaliers sont aussi décrits comme incomplets. De même, « l'approche en matière d'aires de stationnement sécurisées et d'infrastructures pour les carburants alternatifs n’est pas suffisamment coordonnée ». 

Un suivi insuffisant

Enfin, cet audit met en cause un suivi insuffisant de l'évolution du réseau central du RTE-T par la Commission européenne. Pour pallier cette insuffisance, l’institution est incitée à développer des instruments adéquats de surveillance.  

 

Pour que la grande majorité des entreprises et des citoyens européens ne soient pas à plus de 30 minutes de temps de trajet du réseau capillaire d'ici 2050, comme le programme (RTE-T) se fixe l'objectif, il revient donc à la Commission européenne et aux États-membres de redoubler leurs efforts.

Plus d’informations 

Le réseau trans-européen de transport

 Rapport de la Cour des Comptes

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