Réunis en plénière à Strasbourg, les députés européens ont adopté, le 17 avril dernier, le rapport d’initiative du Français Jean-Paul Dedanot (S&D) sur les protéines végétales.
Alors que la Commission européenne travaille actuellement à la collecte de données sur le sujet afin de lancer une stratégie européenne en faveur des protéagineux, le Parlement européen s’est positionné bien en amont de la réflexion afin d’orienter les discussions en faveur d’un plan européen ambitieux.
Les enjeux sont en effet de taille, et ce, à plusieurs égards. En matière de sécurité d’approvisionnement d’une part, puisque certaines puissances mondiales ont fait le choix de s’approvisionner sur le marché international en direct (notamment sur les marchés d’Amérique du Sud, qui produisent beaucoup de soja), ce qui menace l’Union européenne qui risque de ne plus pouvoir s’approvisionner à l’avenir.
En matière environnementale d’autre part, puisque beaucoup d’engrais de synthèse sont aujourd’hui utilisés pour produite dans l’UE.
Face à ces enjeux, le Parlement européen considère que le sujet est une porte d’entrée à des changements de pratiques de production et d’alimentation dans la perspective de la nouvelle PAC après 2020. Il est en effet nécessaire de se mobiliser sur le sujet pour sécuriser l’approvisionnement de l’UE en la matière et assurer le changement environnemental des pratiques agricoles.
Dans ce rapport, les députés plaident pour la mobilisation d’un certain nombre d’outils déjà existants.
La PAC devrait ainsi davantage soutenir la culture de protéine végétales à l’avenir. Le document propose de rendre obligatoire la diversification des cultures et la rotation minimale de trois ans sur des terres arables afin de favoriser la culture de protéines. Il suggère également la création d’un paiement écosystémique plus souple que le paiement de verdissement en vue de valoriser les avantages des légumineuses et des graines oléagineuses pour la biodiversité. Les députés souhaitent aussi que le paiement couplé volontaire soit élargi aux cultures protéiques.
Parmi les autres outils existants mentionnés dans le rapport figurent également la recherche et l’innovation, la politique d’importation des protéines, la modernisation des accords commerciaux, et la politique énergétique européenne.
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