L’engagement de la Commission afin d’endiguer la montée de la haine en Europe

In Actualité de l'Union européenne, Affaires sociales, Droits de l'Homme by Occitanie Europe

Le 6 décembre 2023, la Commission et Josep Borrell, le Haut représentant de l’UE, ont conjointement adopté une position ferme contre la montée croissante de la haine en Europe par la voie d'une Communication intitulée « La haine n’a pas sa place en Europe : unissons-nous contre la haine ». Cet appel dénué de portée juridique et qui vise à influencer la législation européenne invite les Européen·nes à se mobiliser contre la haine, à défendre la tolérance et à promouvoir le respect mutuel.

La Communication se divise en 4 chapitres :

  1. Intensifier la lutte contre la haine ;
  2. Protéger les personnes et les lieux ;
  3. Engager la société dans son ensemble ;
  4. Unis dans la diversité contre la haine.


Le constat d'une augmentation des discours haineux et des crimes de haine en Europe

De multiples rapports d'organisations internationales font état d'une intolérance et d'un racisme persistants à l'égard des personnes musulmanes dans l'UE (rapport de l'OCDE). Tel est aussi le cas de la population juive du fait de la montée de l'antisémitisme pendant la pandémie (rapport de la DG JUST et de l'Institut pour le dialogue stratégique) qui n'a cessé de croître depuis la reprise de combats intensifs entre Israël et la Palestine. Outre les minorités ethniques ou religieuses, les discours de haine frappent également les minorités de genre, LGBTQI+, de langue et d'opinions politiques.

Cette atmosphère de banalisation des discours haineux et des crimes de haine s'est implantée en Europe, ce qui témoigne de la nécessité d'une action urgente. 


 

La suggestion par la Commission de nouvelles mesures conçues pour combattre la haine sous toutes ses formes

Au regard du caractère politiquement transsectorriel des champs d'expression de la haine, une variété de domaines est concernée par cette Communication : la sécurité, le numérique, l'éducation, la culture et le sport.

En illustration, une proposition qui symbolise l'esprit de ce texte concerne le financement supplémentaire destiné à protéger les lieux de culte, qui sont souvent la cible d'actes haineux. En effet, la préservation de ces monuments sacrés est fondamentale pour maintenir la diversité culturelle et religieuse qui contribue à la définition l'UE. De surcroît, la Convention européenne des droits de l'homme, à laquelle l'Union adhère, dispose dans son article 9 que : « Toute personne a droit à la liberté [...] de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l'enseignement, les pratiques et l'accomplissement des rites. ».


 

L'idée de la création « d'envoyés spéciaux » comme garants de la bonne efficacité des politiques de lutte contre les discours et crimes de haine

Ces envoyés spéciaux seraient dotés d'un mandat leur permettant de veiller à la bonne l'efficacité des politiques publiées en la matière. Il jouerait ainsi un rôle crucial dans la coordination des efforts entre les États membres, promouvant une approche collaborative pour lutter contre la haine et ses manifestations.


Plus d'informations

Voir le CP de la Commission européenne

Voir la Communication de la Commission intitulée « Pas de place pour la haine : une Europe unie contre la haine »

Print Friendly, PDF & Email