La Commission lance une « Union des compétences » pour soutenir la formation des citoyens et assurer la compétitivité de l’UE

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La Commission européenne a présenté le 5 mars 2025 sa communication sur l’Union des compétences. Cette nouvelle initiative vise à soutenir le développement du capital humain dans l’Union européenne, dans la lignée de la Boussole pour la compétitivité.

 

Une crise des compétences dans l’UE

 

Les récents rapports DRAGHI, LETTA et NIINISTÖ ont identifié une crise des compétences à l'échelle de l'Union européenne (UE), entravant la croissance de la productivité et l'innovation, ainsi que les efforts de décarbonation et de numérisation en Europe.

Le Vieux continent ne produit pas suffisamment de diplômés qualifiés et peine à s'afficher comme une destination attractive dans un contexte de concurrence mondiale pour attirer ou retenir les talents. Ce déficit de compétences s’explique par le déclin des systèmes éducatifs, qui ne parviennent pas à suivre le rythme de l'évolution technologique. Ainsi, près de la moitié des jeunes n'ont pas les compétences numériques de base et leurs performances en mathématiques, en lecture et en sciences sont en baisse (déclin des pays européens dans le classement PISA).

Parallèlement, seuls 40 % des adultes suivent un enseignement ou une formation, bien en deçà de l'objectif fixé par l’UE de 60 %, et près de la moitié d'entre eux n'ont pas de compétences numériques de base, alors que 90 % des emplois l'exigent. En outre, les disparités de genre dans les secteurs liés aux STEM, où les hommes occupent deux fois plus de postes que les femmes, participent de ce déficit.

Or les secteurs stratégiques, tels que les technologies propres et circulaires, les technologies numériques, l’aérospatiale et la défense – y compris les secteurs traditionnels – nécessitent des compétences en STEM, qui sont cruellement manquantes. Ainsi, près de quatre PME sur cinq présentent des difficultés à recruter des travailleurs possédant les compétences requises, en particulier dans des technologies de pointe telles que l'IA et l'informatique quantique. Les pénuries vont probablement s'aggraver avec la baisse prévue de la population en âge de travailler, qui devrait passer de 265 millions en 2022 à 258 millions en 2030.

L’Union des compétences vise donc à :

  • Atteindre des niveaux plus élevés de compétences de base et de compétences avancées ;
  • Offrir aux citoyens la possibilité de mettre régulièrement à jour leurs compétences et d’en acquérir de nouvelles ;
  • Faciliter le recrutement par les entreprises dans l’ensemble de l’UE ;
  • Attirer, développer et retenir les grands talents en Europe

Les volets d’actions de l’Union des compétences

 


Renforcer les compétences pour des vies et des emplois de qualité

 

L’Union des compétences vise à :

  • Piloter un mécanisme d’aide à l’acquisition des compétences de base, pour faire en sorte que chaque jeune possède des compétences solides dans les domaines de la lecture, des mathématiques, des sciences et du numérique ;
  • Améliorer les compétences dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), promouvoir les carrières dans les STIM, attirer davantage de femmes dans ces filières et préparer les citoyens aux transitions numérique et des technologies propres, grâce au plan stratégique pour l’enseignement des STIM ;
  • Introduire une nouvelle stratégie de l’UE en matière d’enseignement et de formation professionnels (EFP) afin de rendre l’enseignement et la formation professionnels plus attrayants, innovants et inclusifs.

Montée en compétences et reconversion pour garantir des compétences orientées vers l’avenir

 

La Commission entend :

  • Proposer d’élargir l’utilisation des microcertifications ;
  • Renforcer le pacte pour les compétences, afin d’aider davantage de travailleurs à acquérir de nouvelles compétences dans des secteurs stratégiques ;
  • Mettre à l’essai une garantie de compétences visant à offrir aux travailleurs exposés au risque de chômage la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences.

L’UE soutiendra le déploiement d’académies européennes des compétences, afin de doter les entreprises des compétences nécessaires à la transition écologique et au pacte pour une industrie propre.


Faciliter la libre circulation des travailleurs

 

L’Union des compétences aura pour priorités :

  • Une initiative sur la transférabilité des compétences visant à améliorer la transférabilité des compétences et des qualifications dans l’ensemble de l’UE, quel que soit le lieu où elles ont été acquises ;
  • La poursuite des travaux sur un diplôme européen pour faciliter la mise en place commune de programmes d’études européens innovants dans l’ensemble de l’UE ;
  • Un nouveau diplôme européen de l’EFP ;
  • Le renforcement des alliances d’universités européennes et des centres d’excellence professionnelle ;
  • Des alliances d’écoles européennes pour renforcer la mobilité des enseignants et des étudiants.

Attirer, développer et retenir les talents

 

La Commission propose de :

  • Créer un réservoir européen de talents pour recruter des demandeurs d’emploi provenant de pays hors UE à tous les niveaux de compétences, notamment dans les professions confrontées à des pénuries de compétences ;
  • Présenter une stratégie relative à la politique des visas pour permettre aux étudiants, aux travailleurs qualifiés et aux chercheurs de haut niveau de venir plus facilement dans l’UE ;
  • Lancer une initiative « Choisir l’Europe » dans le cadre des actions Marie Skłodowska-Curie afin d’attirer et de retenir les talents.

 

Une nouvelle gouvernance pour l’Union des compétences

 

La gouvernance de l’Union des compétences reposera sur deux principales structures.

  • Un Observatoire européen de l’intelligence des compétences, sous l’autorité de la Commission, fournira des données et des prévisions concernant les stocks, l’utilisation et les besoins en compétences ainsi que sur les performances des systèmes d’éducation et de formation. Ces données permettront de détecter et d’anticiper les pénuries de compétences dans les secteurs stratégiques de l’UE.
  • Sur la base des conclusions de l’Observatoire européen de l’intelligence des compétences, la Commission mettra en place un Conseil européen de haut niveau sur les compétences. Le comité, présidé par la Commission, réunira les principales parties prenantes – chefs d’entreprises, prestataires d’éducation et de formation, syndicats et patronats, pour fournir aux décideurs politiques des orientations sur les compétences.

Ce conseil ad hoc soutiendra les travaux de la Commission en vue d’une recommandation aux 27 pays membres sur le capital humain dans le cadre du Semestre européen, l’exercice annuel de coordination des politiques économiques et sociales de l’UE.


Plus d'informations :

Lire la communication de la Commission européenne sur l’Union des compétences

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