En prévision du prochain cadre financier pluriannuel (CFP), Johannes Hahn, commissaire européen du budget, appelle à un changement profond de la conception du budget européen après 2027.
Pour une réforme radicale de la vision du budget européen
A l'occasion de son discours d'ouverture de la conférence budgétaire annuelle de l'UE, le commissaire a défendu un budget "plus flexible" capable de réagir à des événements "imprévus" et centré sur la sécurité et la défense afin de ne pas "laisser la sécurité européenne en grande partie entre les mains des États-Unis".
Cette année, la compétitivité était le sujet phare de la conférence budgétaire. A ce sujet, dans le cadre de la Présidence belge du Conseil de l’UE, Enrico Letta a été mandaté par le Premier ministre belge Alexander de Croo pour rédiger un rapport de haut niveau sur l’avenir du marché intérieur de l’UE. Le rapport dresse un tableau des actions à mener afin de consolider le marché intérieur, notamment par le développement des ressources propres, et s’inscrit dans une réflexion plus large qui fait débat sur les financements disponibles pour consolider la compétitivité des entreprises européennes.
Enfin, Johannes Hahn a abordé le Pacte de stabilité et de croissance, qui définit les règles budgétaires et des dépenses de l'UE, et dont la réforme a été adoptée par le Parlement européen le 23 avril dernier afin d'encourager les investissements.
Des contraintes budgétaires croissantes
D'après Johannes Hahn, le budget post-2027 devra reposer sur trois piliers : les dépenses, les recettes et l'impact. Le futur budget sera confronté à des défis inédits liés au remboursement de la dette commune du plan de relance, les crises géopolitiques tels que la guerre en Ukraine, ou encore à la perspective des futurs élargissements, même s'ils ne seront pas inclus dans le prochain CFP.
Traditionnellement, le budget européen représente environ 1 % du revenu national brut de l'ensemble de l'Union. Le commissaire considère que les Etats membres devront accepter de revoir cette règle tacite pour renforcer les capacités d'actions de l'UE. Pour cela, il compte en particulier sur les ressources propres supplémentaires dont l'UE devrait bénéficier pour soutenir ses ambitions géopolitiques.
Or, tandis que les réflexions sur le CFP vont s'accélérer, les 27 prônent le renforcement de la compétitivité de l’UE, mais sont en désaccord au sujet de la voie à emprunter pour y parvenir. Deux camps s’opposent : les Etats qui entendent augmenter les investissements européens, et ceux qui sont plus réticents à négocier en ce sens pour le futur budget de l’UE. Ainsi, dans un contexte budgétaire relativement contraint, les négociations s'annoncent délicates.
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