Les 10 et 11 juillet derniers, lors du sommet de l'OTAN à Washington, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, a annoncé un nouvel engagement pour encourager le renforcement de l’industrie de défense transatlantique. Ce nouvel engagement vise à rendre l’industrie plus résiliente et innovante et à améliorer ses capacités de production à grande échelle.
Un renforcement de la capacité industrielle de défense de l'OTAN
Lors du sommet de Washington, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale américaine, a déclaré que la signature de cet engagement (NATO Industrial Capacity Expansion Pledge) renforcera la capacité industrielle de défense de chacun des pays membres de l'OTAN en leur permettant de donner la priorité à la production des équipements de défense jugés essentiels en cas de conflit.
Jens Stoltenberg a quant à lui souligné l’impact de la guerre en Ukraine sur la prise de conscience des Alliés sur leurs lacunes en termes de capacité de production et d'interopérabilité de leurs systèmes. La signature de cet engagement vise ainsi à améliorer ces aspects critiques, en insistant sur une production concertée entre Alliés et en promouvant des collaborations, telles que celles des avions de combat F35. Lors du sommet, Kathleen Hicks, secrétaire d'État adjointe américaine à la Défense, a insisté sur la nécessité pour les membres de l’OTAN d'acheter des capacités ensemble afin de faciliter leur interopérabilité et leurs industries de défense.
Lors du sommet, les dirigeants ont rappelé l'importance d’une coopération internationale entre partenaires partageant des valeurs similaires. L’Ukraine, qui est considérée comme un partenaire de premier plan par l’OTAN, prévoit de se rapprocher des industries américaines de défense américaines en ouvrant un bureau à Washington, permettant ainsi une collaboration pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement, faciliter son adaptation aux nouvelles technologies et à améliorer l'interopérabilité des équipements.
De nouvelles initiatives européennes et transatlantiques
Dès le 2 juillet, le Fonds européen d'investissement (FEI) et le Fonds d'innovation de l'OTAN (NIF) ont signé un protocole d'accord pour mettre en œuvre une coopération pour le soutien à la croissance à long terme des secteurs de la défense, de la sécurité et de la résilience en Europe. Le protocole vise ainsi à encourager davantage de fonds de capital-investissement à investir de manière active dans les secteurs technologiques liés à la défense et à la sécurité. Cela permettrait aux entreprises de l'Union européenne d’obtenir des fonds auprès de sources plus variées.
Le protocole d'accord prévoit en outre des plans de coopération entre les deux fonds pour un partage de connaissances, de bonnes pratiques et pour sensibiliser les parties prenantes aux multiples potentiels offerts par les investissements dans les domaines de la défense et de la sécurité. Ainsi, la collaboration entre le FEI et le NIF inclura également la conception et la mise en œuvre de nouveaux produits financiers davantage adaptés aux besoins des entreprises.
Josep Borrell, Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a insisté sur l'importance pour l’UE de renforcer les capacités de son industrie de défense. Il a notamment encouragé les Européens à dépenser davantage en matière de défense et à produire plus sur le sol européen. Oleksandr Kamyshin, ministre ukrainien des Industries stratégiques, a également réitéré l’importance d’un développement et d’un accroissement de la résilience des capacités industrielles européennes pour empêcher une victoire russe en Ukraine.