Lors de la session plénière du Parlement européen le 1er mars dernier, les députés européens ont adopté à une écrasante majorité le rapport sur les perspectives et défis pour le secteur apicole, qui avait été voté en commission agriculture au début du mois de février.
En effet, ce secteur est depuis quelques temps menacé, et la disparition rapide des abeilles alarme les professionnels du domaine : la mortalité des abeilles augmente continuellement, touche aujourd’hui jusqu’à 40% des espèces sauvages et domestiques ; et peut atteindre jusqu’à 80% dans certaines régions européennes.
Dans ce rapport, les députés européens dénoncent notamment les pratiques de l’agriculture extensive, meurtrières pour les abeilles via les pesticides utilisés dans les champs où les abeilles vont se nourrir. Les députés souhaitent en conséquent une réforme de la PAC qui intègre davantage l’agroécologie et la réduction de l’utilisation des pesticides et produits chimiques.
Le miel frelaté (miel non pur, mélangé avec des sirops de sucre et substances étrangères) est un autre problème pour ces députés. Cet ajout constitue une fraude alimentaire et un non-respect de l’appellation « miel », qui désigne uniquement le produit issu de la ruche sans aucun additif. Selon des études récentes, un tiers du miel vendu en Europe serait frelaté : cela pose un sérieux préjudice aux apiculteurs européens, ainsi qu’un risque sanitaire important pour la population. Les députés encouragent donc la Commission européenne à adopter des règles plus strictes en matière d’étiquetage et de contrôle, ainsi qu'à améliorer l’information envers les consommateurs. Ils souhaitent également que le miel et les produits apicoles dérivés soient exclus des accords de libre-échange négociés par l’UE, en tant que « produits sensibles ».
Enfin, le secteur apicole dans son ensemble doit être davantage soutenu selon eux :
- financièrement d’abord, en augmentant de 50% le budget réservé aux programmes apicoles nationaux ;
- en développant la recherche pour trouver des solutions contre les maladies et parasites s’attaquant aux ruches ;
- en améliorant la promotion de l’apithérapie, c’est-à-dire la reconnaissance des propriétés médicinales du miel et du pollen ;
- en renforçant la formation et la professionnalisation du secteur ;
- et surtout, en exigeant des règles plus strictes concernant les produits et pesticides utilisés, notamment par l’interdiction immédiate des néonicotinoïdes tueurs d’abeilles.
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Notre précédent article sur le rapport adopté en Commission agriculture