Après l'accord avec le Mercosur et la modernisation de l'accord bilatéral avec la Suisse, l'UE a conclu un nouvel accord avec le Mexique pour moderniser les relations bilatérales. Cette annonce a été faite le 17 janvier par la Commission européenne.
Moderniser l'accord de 2000
L'UE et le Mexique viennent de conclure un accord modernisant celui actuellement en vigueur qui date de 2000. Les négociations avaient commencé en 2016. Elles avaient été arrêtées pour permettre au Mexique de finir sa réforme constitutionnelle. Selon la Commission, cet accord permettra d'« approfondir et élargir le dialogue politique, la coopération et les relations économiques entre l’UE et le Mexique ».
La conclusion de cet accord est arrivée seulement quelques jours avant le début du second mandat de Donald Trump en tant que Président des Etats-Unis. Le Mexique et l'UE font face à ses menaces d’imposer des droits de douane très agressifs
La prochaine étape est la ratification de l'accord.
Un accord sur les exportations agroalimentaires moins critiqué que le Mercosur
L'accord permet à l'UE d’accroître les exportations agroalimentaires vers le Mexique. En supprimant des droits de douane qui pouvaient atteindre jusqu’à 100 % sur des produits d’exportation importants tels que le fromage, la volaille, le porc, les pommes, les confitures, et le vin, l’accord ouvre de nouvelles perspectives commerciales.
Par ailleurs, la protection des indications géographiques des produits européens est étendue. L’accord met en place des mesures pour protéger les produits alimentaires et boissons européens contre l’imitation par exemple sur des produits tels que le champagne, le jambon de Parme, et le vinaigre balsamique de Modène. En outre, des procédures simplifiées et moins coûteuses pour les exportations agroalimentaires seront mises en place, facilitant ainsi les échanges commerciaux entre l’UE et le Mexique.
Accès élargi aux marchés publics et investissements
L’accord améliore également l'accès des entreprises européennes aux marchés publics au Mexique. Celles-ci bénéficieront d’une plus grande transparence et d’un accès sans précédent aux appels d’offres, y compris au niveau des États mexicains. En matière d’investissements, les règles ont été modernisées pour mieux protéger les investisseurs européens contre un traitement injuste et pour renforcer la protection des investissements. De plus, le Mexique a aligné ses normes sur celles de l’Accord sur les marchés publics de l’Organisation mondiale du commerce, renforçant ainsi la confiance dans les échanges bilatéraux.
Sécurisation des approvisionnements en matières premières pour la transition numérique et écologique
L'accord joue également un rôle clé dans la sécurisation des approvisionnements en matières premières essentielles pour la transition écologique et numérique. L’élimination des restrictions à l’exportation et des droits d’importation contribuera à rendre ces produits plus accessibles et à des prix compétitifs, ce qui est crucial pour soutenir les secteurs industriels européens en transformation.
Un accord large portant également sur l'environnement et la corruption
L’accord inclut des engagements forts en matière de protection de l’environnement et des droits du travail. Ces engagements sont juridiquement contraignants et visent à promouvoir une gestion durable des pêcheries et des forêts, tout en luttant contre les activités illégales. Un système de suivi a été mis en place pour garantir la mise en œuvre de ces engagements. De plus, l’accord comporte des mesures contre la corruption, notamment la criminalisation de la corruption des agents de l'État et la mise en œuvre de contrôles plus stricts.