Les chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier étaient réunis à Bakou (Azerbaïdjan) à l’occasion de la COP29. Un accord a été obtenu in extremis le 23 novembre 2024, après une prolongation du sommet. Cet accord est déjà fortement critiqué pour son manque d’ambition.
300 milliards de dollars par an pour les pays du Sud
L’un des points de blocage les plus importants a été le financement de l’action climatique dans les pays en développement par les pays développés.
Les pays ont en effet adopté un « nouvel objectif chiffré » comme exigeait dans l’accord de Paris avec l’engagement de mobiliser 300 milliards de dollars par an, pour 2035, pour financer l’action climatique des pays en voie de développement. Ce montant sera à atteindre grâce à « une large variété de sources, publiques et privées, bilatérales et multilatérales, y compris des sources alternatives ». Il est cependant jugé « insuffisant » par les pays du Sud qui demandaient 1 300 milliards de dollars. Ainsi, Ali Mohamed, envoyé spécial pour le climat du Kenya, a estimé que ce financement était « trop faible, trop tardif et trop ambigu ».
Certains acteurs, comme le Commissaire européen, Wopke Hoekstra, tentent de relativiser en soulignant que ce montant est le triple de celui qui avait été adopté en 2009 lors de la COP15 et qui arrive à son terme.
Un accord décevant pour tout le monde
Les pays du Sud ont donc jugé cet accord décevant sur le plan financier. Les pays du Nord et les organisations internationales regrettent eux le manque d’ambition pour le climat.
La France a ainsi estimé que le texte n’était « pas à la hauteur des enjeux » (Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique) et que le renvoi à l’année prochaine du débat sur la baisse des gaz à effet de serre dans tous les pays était « un échec » (Kévin Magron, ambassadeur pour le climat).
Par ailleurs, un autre texte prévu pour adoption et portant sur l’approfondissement de la sortie des énergies fossiles, lancée à Dubaï lors de la COP28, n’a pas été adopté.
Les représentants des différentes nations se sont séparés « avec une montagne de travail à accomplir », selon Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU Climat.
Une présidence azerbaïdjanaise très critiquée
Cette COP29 a eu lieu dans un climat particulièrement tendu. La ministre de l’Environnement du Brésil, Marina Silva, a déclara que Bakou a été « une expérience douloureuse ».
Plusieurs critiques ont visé directement la présidence azerbaïdjanaise. L’Allemagne lui notamment a reproché sa proximité avec les pays pétroliers. Plusieurs « petits pays » ont par ailleurs quitté la réunion en claquant la porte, estimant ne pas avoir été pleinement consultés.
Les critiques les plus virulentes portent sur la façon dont a été adopté le texte. Plusieurs journaux relatent que le président de l’assemblée, l'Azerbaïdjanais Mukhtar Babayev, « a scellé d'un coup de marteau l'adoption de la décision sans même lever les yeux sur l'assistance pour relever les objections » et « sans laisser la parole aux délégations les plus critiques » dont celle de l’Inde.