Défense : Des appels de plus en plus nombreux à un « réveil » de l’Europe

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Depuis le début de la guerre à grande échelle en Ukraine, des voix s’élèvent régulièrement pour appeler à un plus grand effort européen dans le domaine de la défense. L’élection de Donald Trump en novembre dernier a encore renforcé la nécessité de réagir rapidement pour l’UE. Plusieurs actions ont pourtant déjà été mises en œuvre depuis 2022. Dernièrement, la Commission a même accepté de financer cinq projets transfrontaliers dans le domaine de la défense via l’instrument Edirpa.

 

Des appels à un « réveil » de l’UE dans le domaine de la défense auprès l’élection de Donald Trump

 

L’Union européenne se tourne peu à peu vers le domaine de la sécurité et de la défense. Plusieurs rapports, notamment le rapport de Sauli Niinistö sur la préparation civile et militaire de l’UE, ont souligné le besoin d’accélérer la cadence.

 

Début novembre, l’élection de Donald Trump a par ailleurs renforcé la nécessité d’une défense européenne. Durant son premier mandat, il avait à plusieurs reprises indiqué que les Etats-Unis ne viendraient pas à la rescousse des pays européens qui n’investissaient pas suffisamment dans leur défense (en particulier l’Allemagne) puis a fait plusieurs déclarations inquiétantes quant au soutien qu’accorderait son pays à l’Ukraine après son retour à la Maison Blanche.

 

Josep Borrell, Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, a alors indiqué le 15 novembre devant les eurodéputés que « l’UE [devait] se prendre en main ».

Kaja Kallas qui devrait lui succéder prochainement a également appelé l’UE à peser de tout son poids en tant qu’ « acteur géopolitique » lors de son audition devant les députés européens, quelques jours avant la déclaration de M. Borrell. Elle souhaite que l’Europe continue de soutenir l’Ukraine et exhorte Donald Trump de renforcer les liens de sécurité entre l’UE et la Chine. Alors qu’il préfère regarder vers l’Asie et notamment la Chine, Kaja Kallas a rappelé que « sans le soutien de la Chine, la Russie ne pourrait pas poursuivre sa guerre avec la même force ».

 

 

Renforcer l’industrie européenne de la défense avec des acquisitions conjointes

 

Depuis 2022, l’UE a pourtant déjà mis en place un certain nombre de mesures afin d’assurer sa sécurité.

Sous l’impulsion de l’ancien Commissaire Thierry Breton, la Commission avait lancé en mars dernier  la toute première stratégie industrielle européenne de défense (EDIS) et avait annoncé la publication d'une proposition législative relative à un programme européen pour l'industrie de la défense (EDIP), qui constituera le bras financier et réglementaire de cette stratégie inédite. Elle a également renforcé sa préparation aux attaques, notamment aux cyberattaques, via des exercices comme le BLUE Olex.

 

Dernièrement, la Commission a même accepté de financer des acquisitions conjointes de systèmes de défense aérienne et antimissile, de véhicules blindés et de munitions. Ces acquisitions se font dans le cadre de cinq projets transfrontaliers qui associent au total 20 Etats membres, dont la France avec le projet Mistral. Chaque projet est cofinancé à hauteur de 60 millions d’euros avec l’instrument Edirpa. La Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a réagit sur ses réseaux sociaux en indiquant qu'« une étape importante dans la coopération en matière de défense » avait été franchie.

Pour rappel, Edirpa vise à renforcer l’industrie européenne et à permettre l’achat de produits de défense les plus urgents. Mise en œuvre en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, il devrait s’arrêter en 2025 et être remplacé, à terme, par le programme Edip.

 

La Cour des comptes a cependant émis plusieurs critiques en octobre dernier sur « la proposition de règlement du Parlement européen et du Conseil établissant le programme pour l’industrie européenne de la défense et un cadre de mesures visant à assurer la disponibilité et l’approvisionnement en temps utile de produits de défense (Edip) » dont :

  • Le manque de cohérence entre le budget, le calendrier et les objectifs ;
  • L’absence d’analyse financière ;
  • Le manque de clarté concernant l’audit ce qui entraine des « risques de chevauchement et des défis en termes de réalisation d’évaluations » ;
  • Le manque de mesures spécifiques afin de lutter contre la corruption dans la mise en œuvre du programme en Ukraine, « en particulier lorsque les programmes ne sont pas gérés directement par la Commission ou dans certaines parties où l’exécution est confiée aux autorités ukrainiennes » ;
  • Un budget limité qui serait « éparpillé dans un large éventail de projets qui n’auront peut-être pas d’impact mesurable au niveau de l’UE ».

Plus d'information:

Communiqué de presse de la Commission sur les acquisitions conjointes

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