Le 22 avril dernier, parallèlement à la célébration de la Journée de la Terre, le service européen Copernicus et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies ont présenté leur Rapport annuel sur l’état du climat en Europe 2023. Le constat est sans appel : l'Europe assiste à une hausse préoccupante des températures et des conséquences du dérèglement climatique.
Le dérèglement climatique en action
Depuis une quarantaine d'années, l'Europe connaît la plus importante hausse des températures au monde. Cette tendance, qui s'accélère, s'explique notamment par la possession de terres dans l'Arctique, qui connaît un réchauffement rapide, et par des changements dans la circulation atmosphérique qui contribuent à la recrudescence des vagues de chaleur.
L'année 2023 est celle de tous les records. En Europe, la température terrestre moyenne et la température de la surface de la mer ont atteint un niveau inédit. A cette tendance s'ajoute l'intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, à l'image des inondations auxquelles la Grèce a été confrontée en septembre 2023. Cette catastrophe, qui a coûté la vie à une dizaine de personnes, illustre l'ampleur sans précédent des précipitations, dont le niveau a dépassé de 7 % la moyenne enregistrée jusqu'à présent sur le continent.
Par ailleurs, le rapport analyse les atteintes de le crise climatique sur la santé humaine. Ainsi, les épisodes de chaleur extrême représentent la première cause de décès liés aux conditions météorologiques et au climat en Europe. Depuis juillet 2023, le dérèglement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes sont qualifiés d'urgence de santé publique par le Bureau régional de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Europe.
Copernicus observe la Terre
Le rapport est le fruit des observations faites par l'instrument Copernicus qui permet, au sein du programme spatial de l’Union européenne, de fournir des services d'informations, disponibles librement et gratuitement, sur la Terre et son environnement.
Copernicus s'appuie sur des observations par satellite et in situ, notamment grâce à des stations terrestres. Les données recueillies servent notamment aux autorités publiques et décideurs politiques dans l'élaboration de politiques publiques et en réponse à des situations de crise. Pour faciliter leur accessibilité, les observations sont réunies en six volets : atmosphère, marin, terrestre, changement climatique, sécurité et urgences. Parmi les multiples domaines pour lesquels ces données peuvent être utiles, nous pouvons citer le développement durable, la protection de la nature, l'aménagement du territoire, l'agriculture, la sylviculture, de la pêche, la santé, la protection civile, les transports, etc.
Incendies, inondations, hausse de la température des océans, épisodes de sécheresse, fortes précipitations, tempêtes, etc. sont autant de phénomènes analysés et répertoriés en 2023 sur le continent européen à l'aide de Copernicus. A ce sujet, le rapport propose une carte des événements clés qui recense les phénomènes climatiques majeurs sur le continent.
L'ambition européenne de neutralité climatique
Le rapport corrobore les objectifs du Pacte vert pour l'Europe, qui vise à atteindre la neutralité climatique à horizon 2050. Cette ambition se traduit, depuis 2019, par l'adoption de multiples législations en faveur de l'adaptation au dérèglement climatique et de l'atténuation de ses effets.
Suite à la publication en février dernier du rapport sur le changement climatique par le service Copernicus, la Commission européenne a présenté au mois d'avril une communication "pour faire face aux risques climatiques afin de protéger les populations et la prospérité".
La communication aborde le renforcement de la résilience climatique de l'UE et de sa capacité d'adaptation, l'amélioration de la gouvernance, la nécessaire prise en compte de la question climatique dans l'ensemble des politiques publiques, ou encore l'élaboration de stratégies de financements sur le long terme.
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