Face à une crise humanitaire grandissante, la Commission européenne a annoncé le 13 mars dernier le déblocage d'une nouvelle aide humanitaire pour la région des Grands Lacs africains et Haïti, à hauteur de 70 millions et 20 millions d'euros respectivement
La région des Grands Lacs africains confrontée à des violences et catastrophes naturelles multiples
Depuis quelques mois, la République démocratique du Congo est confrontée à une aggravation du conflit dans l'est du pays, opposant les forces gouvernementales et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M3) désireux de s'emparer des nombreuses ressources minières qu'offrent le territoire.
La multiplication des combats provoque le déplacement de milliers de personnes et freine l'acheminement de l'aide humanitaire dans un pays où 26 millions de personnes sont en insécurité alimentaire. Selon le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarčič ,"la situation humanitaire dans la région des Grands Lacs est désespérée et devrait encore se détériorer en 2024, à mesure que le conflit s’intensifie et que les causes profondes de la violence persistent." Les violations du droit international humanitaire et des droits humains sont en nette augmentation. Ainsi, nombre de femmes et d'enfants subissent violences et exploitation sexuelles dans un contexte de pénurie des moyens de subsistance.
Face à cette crise humanitaire aigue, 63,75 millions d’euros seront alloués à la République démocratique du Congo afin de financer des projets axés sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le soutien à l'éducation dans les situations d'urgence et la préparation aux catastrophes naturelles. En février 2024, la Commission européenne avait déjà annoncé une aide de 1,7 million d'euros suite aux inondations qui ont touché le pays en début d'année.
Par ailleurs, 6 millions d’euros supplémentaires sont destinés à fournir une aide humanitaire d'urgence aux réfugiés burundais dans les pays voisins (dont le Rwanda et la Tanzanie) et aux rapatriés au Burundi.
Haïti : la violence des gangs aggrave une crise humanitaire déjà bien établie
Le pays le plus pauvre d'Amérique latine et des Caraïbes connaît une hausse inédite des violences de gangs dans la capitale Port-au-Prince, ce qui accentue la crise humanitaire que connaît Haïti depuis plusieurs années. Environ 362 000 civils, parmi lesquels de nombreux enfants ont été contraints de quitter leurs foyer pour vivre dans des sites frappés par la violence et les pillages, auxquels s'ajoute le manque de nourriture, d'eau et de soins.
Cette nouvelle enveloppe de 20 millions d'euros s'ajoute à l'aide apportée par l'UE en réponse au tremblement de terre de 2021, à l'intensification des violences et à la pandémie de COVID-19. Elle permettra aux organisations humanitaires présentes sur place d'apporter une aide d'urgence aux populations civiles : aide alimentaire, accès à l'eau et aux soins de santé, assainissements, etc. Un budget spécifique est dédié au maintien de l'éducation en situation de crise. Depuis 1994, un demi-milliard d'euros a été alloué à Haïti, ce qui place le pays au rang de premier bénéficiaire de l’aide humanitaire européenne en Amérique latine et dans les Caraïbes.
L'accent est également mis sur le soutien psychologique et la protection des populations, dans un pays où l'état des hôpitaux se détériore gravement à mesure que les violences augmentent, et où le manque d'eau et de soins de santé a contribué à la réapparition du choléra en 2022.
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Commission européenne - L’UE alloue 20 millions d’euros d’aide humanitaire d’urgence à Haïti