La Commission européenne a publié son rapport 2022 sur l'Emploi et les développements sociaux en Europe (ESDE). Celui-ci montre que les jeunes (15-29 ans) ont été parmi les plus touchés par les pertes d'emploi pendant la crise économique déclenchée par la pandémie de COVID-19. Le rapport pointe un ensemble de politiques à mettre en œuvre pour relever les défis auxquels la jeunesse européenne est confrontée.
Les jeunes en Europe, toujours dans une situation économique et sociale précaire
Après plus de deux ans de pandémie de la Covid-19, les jeunes souffrent d'un environnement économique et social dégradé en comparaison de la situation, déjà difficile, pré-Covid19. Ils restent nettement plus enclins à traverser une situation sociale et financière difficile que les personnes plus âgées et sont les premiers à payer le prix de la précarisation du marché du travail. Ainsi, près d'un jeune sur deux (45.9%) a un contrat de travail précaire contre seulement une personne sur dix (10.2%) pour le reste de la population active européenne. Il en résulte une baisse du pouvoir d'achat et une augmentation de la pauvreté. En outre, le revenu disponible des jeunes a diminué d'1,5 points entre 2011 et 2020 avec une accélération durant la pandémie. Environ 20% des jeunes dans l'UE vivent sous le seuil de pauvreté, ce chiffre s'élève à 12,8% en France. Néanmoins, il connaît, partout, une hausse importante depuis la crise sanitaire.
Au-delà d'une situation difficile, les jeunes sont aussi peu confiants pour leur avenir. Les chiffres sont éloquents : 61% d'entre eux se disent inquiets de ne pas pouvoir trouver ou conserver un logement décent dans les dix prochaines années tandis que 70% estiment qu'ils seront des retraités précaires. Ce manque de foi en l'avenir est aussi lié à l'importance des privations matérielles dont ont été victimes les jeunes. En effet, les privations matérielles et sociales ont augmenté de 0,7 points en 2020 chez les 15-29 ans tandis qu'elles ont diminué chez les plus de 65 ans (-0,9 points).
Le genre et l'absence d'éducation, facteurs aggravants de la pauvreté et d'inégalités
La pauvreté s'aggrave selon le milieu socio-économique, le niveau d'éducation et le genre. En outre, les jeunes ayant suivi des études secondaires ont 19 points de moins de risques de se retrouver au chômage ou sans opportunités de poursuivre des études supérieures. Ces risques sont encore plus limités pour les jeunes qui ont suivi des études supérieures avec une limitation de ceux-ci de 28 points. Le milieu d'origine et les possibilités d'ascension sociale offertes par la société sont ainsi déterminants dans les risques de faire face à la pauvreté.
Enfin, dernier facteur aggravant, le genre, les jeunes femmes dans l'UE gagnent en moyenne 7,2% de moins que leurs homologues masculins. Cet écart s'accroît avec l'âge et ne s'explique que très partiellement par des différences de niveau d'éducation, de choix de carrière ou de types de contrats de travail.