Publiée le 13 décembre dernier, une étude sur la Politique Agricole Commune (PAC) s'est penchée sur la manière dont elle contribue au développement des zones rurales en réduisant les déséquilibres sociaux et économiques, y compris l'exclusion sociale. Elle a toutefois également montré que les charges administratives limitaient son efficacité.
Les zones rurales font partie intégrante du tissu social, économique et environnemental de l'UE, puisqu'elles représentent plus de 80 % de sa superficie totale. Près de 30 % de la population de l'UE vit dans ces zones. Or, on constate aujourd'hui une forte diminution ainsi qu'un vieillissement de ces populations rurales.
La PAC a notamment été mise en place pour contribuer au développement territorial équilibré de l'Union européenne en maintenant un secteur agricole diversifié sur tout le territoire, en réduisant l'écart entre les revenus agricoles et ceux des autres secteurs, et en soutenant le développement économique, la réduction de la pauvreté et l'inclusion sociale dans les zones rurales.
Fondée sur une étude externe, sur les réponses à une consultation publique et ainsi que sur une analyse complémentaire effectuée par la Commission, cette évaluation sur la PAC permet d'alimenter la vision à long terme pour les zones rurales de l'UE afin de réfléchir à la manière dont la PAC peut être exploitée pour répondre aux différents défis auxquels sont confrontées les zones rurales (déclin démographique, risque de pauvreté et accès limité aux services).
L'évaluation montre que les mesures de la PAC sont globalement efficaces et permettent de favoriser un développement équilibré entre les zones rurales de l'UE. Cela, en contribuant à près de 50 % du revenu agricole dans les zones les plus reculées, ainsi qu'à la modernisation des exploitations et à l'augmentation de la productivité. Si la PAC est efficace pour renforcer la viabilité des exploitations et soutenir le maintien des exploitations dans les zones rurales, la répartition inégale des aides apportées par la PAC limite son rôle dans la réduction des disparités économiques entre les agriculteurs et les différentes zones.
La PAC a un effet important sur l'économie rurale au sens large, en particulier dans les régions moins développées, notamment grâce au programme LEADER, au soutien aux services de base et à la rénovation des villages dans les zones rurales. Le financement de la PAC génère également de l'emploi dans les zones rurales de l'UE contribuant ainsi au renouvellement des générations.
De plus, l'étude constate que la pauvreté, l'abandon des terres et le déclin rural seraient plus prononcés en l'absence de la PAC. De cette manière elle apporte une véritable valeur ajoutée dans ces zones.
Toutefois, l'attrait des zones rurales, en particulier pour les jeunes agriculteurs, dépend aussi beaucoup des infrastructures et des services de transport et de communication. Il reste également possible d'améliorer la cohérence et les synergies avec les autres fonds de l'UE, ainsi qu'avec les politiques nationales et régionales.
Enfin, l'étude montre que les charges administratives lourdes liées à l'application des régimes de soutien de la PAC, notamment des mesures de développement rural, tant pour les bénéficiaires que pour les autorités, nuisent à l'efficacité de la PAC.
Cette étude a permis de faire le point sur les objectifs communs exprimés dans le cadre de la vision à long terme pour les zones rurales de l'UE. Elle permettra d'entamer les réflexions et les discussions sur la mise en œuvre et le développement du Pacte rural.