Douze ans après sa première tentative, la Commission européenne vient de dévoiler ce jeudi 23 septembre une proposition législative pour permettre à tous les Européens d'utiliser un même chargeur quelle que soit la marque de leur smartphone et autres appareils portables (tablette, appareil photo, casque...).
Cette nouvelle Directive propose que chaque appareil soit doté d'un port USB-C, une technologie qui équipe déjà aujourd'hui la plupart des smartphones fonctionnant sous Android. Cette harmonisation garantira aussi la même efficacité de charge. Anticipant le refus de certains fabricants, la Commission a précisé que les produits pourront être équipés d'un second port. Egalement, il est prévu de dissocier la vente d'un chargeur de la vente de l'appareil électronique pour éviter l'accumulation de chargeurs inutiles.
Réduire les déchets et les dépenses
De son côté, Apple a aussitôt fait part de son opposition en déclarant que "cette réglementation étoufferait l’innovation au lieu de l’encourager et nuirait aux consommateurs en Europe et dans le monde". De plus, le géant californien estime qu'une telle législation générerait "un volume sans précédent de déchets électroniques" en rendant obsolètes ses chargeurs en circulation.
Le Commissaire au marché intérieur Thierry BRETON a rétorqué que ce "projet va dans le sens des consommateurs et de l'environnement, tout en préservant l'innovation". En effet, cette future Directive devrait simplifier la vie des consommateurs qui sont nombreux à conserver des chargeurs divers et variés. Selon la Commission européenne, près d'un tiers des chargeurs du continent ne sont pas utilisés. Cette harmonisation pourrait faire économiser 250 millions d'euros par an aux consommateurs sur les 2,4 milliards d'habitude dépensés en moyenne pour l'achat de nouveaux chargeurs. De plus, les déchets de chargeurs non utilisés, évalués à 11 000 tonnes par an, pourraient être réduits de presque 1 000 tonnes.
Une initiative soutenue mais encore loin d'être finalisée
L’association de défense des droits des consommateurs sur les questions liés aux technologies, ANEC, a salué ce projet tout en regrettant que les systèmes de chargement sans fil, en plein essor, ne soient pas concernés. Certains Eurodéputés, et notamment la rapporteuse de ce dossier Róza THUN (PPE, PL), ont également applaudi cette proposition en vantant "un immense bénéfice pour les consommateurs (...) qui verdira l’environnement et rendra la vie plus confortable".
Dorénavant, la proposition sera soumise au Parlement européen et au Conseil en vue de son adoption selon la procédure législative ordinaire. Une période de transition de 24 mois à compter de la date d'adoption est prévue afin de donner au secteur suffisamment de temps pour s'adapter avant l'entrée en application.
Plus d'informations
Consultation (ouverte jusqu'au 18 novembre 2021 pour donner son avis sur la proposition)