L’OTAN a annoncé, mardi 16 mars, que onze pays membres de l'organisation avaient consacré en 2020 au moins 2% de leur PIB à des dépenses de défense. Tous les alliés se sont engagés à porter leurs dépenses de défense à 2% de leur PIB d'ici à 2024.
Les dépenses militaires des pays de l'Union européenne, Toute l'Europe
Selon un rapport qui se fonde sur des estimations pour 2020, les onze pays sont les États-Unis (3,73%), la Grèce (2,68%), l'Estonie (2,33%), le Royaume-Uni (2,32%), la Pologne (2,31%), la Lettonie (2,27%), la Lituanie (2,13%), la Roumanie (2,07%), la France (2,04%), la Norvège et la Slovaquie (2%). Cela signifie que 9 pays européens consacrent plus 2% de leur PIB à leur défense, mais qu'a contrario, la plupart des États européens consacrent moins de 2 % de leur PIB à leur défense. Si certains États ont dépassé ces 2%, en raison de la réduction de leur PIB due à la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, les dépenses de défense de la Bulgarie, qui représentaient 3,35% de son PIB en 2019, n’étaient plus que de 1,6% en 2020.
En moyenne, en 2020, les 30 pays alliés ont des dépenses de défense qui représentent 2,77% de leur PIB, 1,73% si on ne prend pas en compte les États-Unis (dont les dépenses de défense dépassent largement les 3% du PIB). 2020 a également été la sixième année consécutive d'augmentation des dépenses de défense chez les alliés européens et au Canada, avec une augmentation en termes réels de 3,9%. En 2020, les Alliés ont dépensé 1 028 milliards de dollars américains pour la défense, dont 717 pour les seuls États-Unis.
Concernant la France, en 2020, le budget de la défense et de la sécurité constitue le deuxième poste de dépense (66,6Md€), après l'éducation et la recherche (102,7Md€), et avant les politiques sociales (54,5Md€), le développement durable (13,3Md€) et la justice (9,4Md€).
Le budget de l’État, Ministère de l'économie, des finances et de la relance
En 2021, malgré la pandémie mondiale et à la crise économique, la loi de finances pour 2021 prévoit de consacrer 15% du budget à la défense et 5% aux sécurités, soit 20% pour l'ensemble du paquet sécurités-défense. L'enseignement et l'éducation arrive toujours en tête, avec 18% du budget qui y sera dédié, sans compter les 7% relatifs à la recherche et à l'enseignement supérieur. Le plan de relance, quant à lui, arrive en troisième position, avec 8% du budget annuel pour 2021.
Budget de l'État Dépenses par mission, Ministère de l'économie, des finances et de la relance
La France souhaite ainsi faire de la défense un axe majeur de sa présidence du Conseil en 2022. Pour la ministre des Armées, la principale priorité de ces six mois passés à la tête de l’Europe sera de :
"Faire franchir à l’Europe de la défense une nouvelle étape. Tout en valorisant l’acquis de la période précédente, nous nous donnerons une nouvelle ambition."
Le mandat français interviendra à un moment charnière, peu de temps après que de nouveaux dispositifs aient été mis sur les rails. Ce sont notamment la facilité européenne pour la paix (FEP), avalisée en décembre dernier par le Conseil après deux années de discussions, et le Fonds européen de la défense (FEDef). La FEP, nouvel outil au service de la politique d’assistance militaire de l’UE, sera dotée de 5 Md€ entre 2021 et 2027. Le FEDef hérite de 8 Md€ sur la même période pour alimenter des projets de R&D dans le domaine de la défense.
Il s’agira également de progresser dans la montée en puissance d’autres dispositifs, dont l’Initiative européenne d’intervention, lancée en juin 2018, et d’en acter d’autres, comme la boussole stratégique. Une première ébauche de celle-ci devrait être présentée au Conseil européen en novembre 2021 en vue d’une adoption au cours du premier semestre 2022, sous la présidence française. Cette boussole stratégique, la ministre des Armées l’avait alors décrite comme :
"Une analyse des menaces et des vulnérabilités de l’Union européenne, que nous menons pour que l’Union européenne soit capable d’agir, à l’horizon 2030, dans quatre domaines clé : la gestion de crise ; la résilience ; le capacitaire et les partenariats. [Cet outil] permettra de nourrir une ambition renouvelée pour l’Europe de la défense."
La tâche ne sera pas si aisée, l’idée de structure stratégique commune étant contestée par certains pays de l’Europe de l’Est, qui lui préfèrent la notion de structure européenne de sécurité et de défense.
Plus d'Information:
Communiqué de presse de l'OTAN