Dans son avis du 5 février dernier, le Comité européen des régions a adopté un ensemble de mesures pour promouvoir l’agroécologie dans l'Union européenne.
Le rapporteur du texte, Guillaume CROS (Verts, France), Vice-président du Conseil régional d’Occitanie, a mis en lumière, en marge de l'adoption du texte, les faiblesses du système agroalimentaire mondial : « L’agroécologie apporte la bonne réponse aux multiples défis auxquels nous sommes confrontés ».
Cette technique peut en effet potentiellement décarboner le secteur agricole. Elle pourrait non seulement permettre de répondre aux atteintes à la biodiversité, mais aussi diminuer la pollution des sols, de l'air, de l'eau, et donner la possibilité aux exploitations de produire des denrées alimentaires plus saines et abordables.
Dans la mesure où l'agriculture compte pour 10% des émissions carbone européennes, l'utilisation de l'agroécologie peut donc participer à l'atteinte des objectifs climatiques de l'UE à l'horizon 2050.
Dans le contexte des négociations en cours entre le Parlement européen et le Conseil de l'UE sur la réforme de la Politique agricole commune, l'avis du Comité des Régions définit l'agroécologie comme le moyen « de donner un tour plus écologique au secteur agricole, d'en réduire les effets délétères pour l'environnement et de garantir la sécurité alimentaire dans l'UE ».
Le rapport de Guillaume Cros fait ainsi un certain nombre de propositions pour soutenir l'agroécologie, parmi lesquelles :
- Passer progressivement pour la PAC à un mode de paiement basé sur le nombre de personnes actives sur l'exploitation plutôt que sur le nombre d'hectares et mettre en place un système de bonus-malus ;
- Mettre fin à l'élevage en cage des animaux et créer un label européen de "bien-être animal" ;
- Élaborer une nouvelle directive européenne sur les sols agricoles ;
- Développer les circuits courts ;
- Faire de nouvelles règles sur le foncier agricole ;
- Créer des zones agricoles protégées ;
- Exclure des cultures les semences génétiquement modifiées ou issues de mutagènes ;
- Ne plus importer de produits agricoles qui ne respectent pas les normes de productions sociales et environnementales de l'UE ;
- Baisser la TVA sur sur les produits bio, locaux et de saison ;
- Créer un réseau de communes européennes engagées à prendre des mesures en faveur de systèmes agricoles et alimentaires résilients et durables.