Lundi 19 octobre, la Commission européenne a présenté son programme de travail pour 2021. Ce dernier est « étroitement lié au plan de relance pour l'Europe, conjointement avec l'instrument de relance NextGenerationEU et un budget de l'UE renforcé pour la période 2021‑2027. » L’objectif du programme est d’avoir une Europe plus saine, juste et prospère, en parallèle de la progression à long terme vers une économie plus verte et adaptée à l’ère numérique.
Mardi 20 octobre, le Parlement européen a salué le programme à la très grande majorité, sauf les groupes « Identité et démocratie » (ID) et « Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique » (GUE/NGL). Le groupe « Conservateurs et réformistes européens » (CRE) ne s’est pas exprimé. De plus, 18 députés européens de la délégation allemande du PPE ont critiqué dans le programme de la Commission le manque de considération envers les PME.
Le groupe « Parti populaire européen » (PPE) à travers la voix d’Andrey KOVATCHEV :
- Insiste sur l’importance de l’intelligence artificielle et du numérique, ainsi que sur les solutions numériques dans le judiciaire au niveau transfrontalier.
- Souhaite une meilleure protection de la zone Schengen en ayant une meilleure coordination entre les pays membres.
- Observe la nécessité de sauvegarder les emplois dans le contexte de la crise liée au Covid-19.
- Constate que les actions dans le domaine de la santé sont nécessaires et que l’UE devrait imposer ses normes sur la scène internationale.
Le groupe « Renew », à travers la voix de Malik AZMANI, a le même discours que celui du PPE.
Le groupe « Socialistes & Démocrates » (S&D) à travers la voix de Pedro MARQUES :
- Insiste sur la dimension sociale de la crise liée au Covid-19 et de la double transition verte et numérique.
- Veut repenser les mécanismes de solidarité entre les régions, États Membres et personnes.
- Exige que la Commission européenne présente un plan d’action sur le socle européen des droits sociaux et agisse contre la pauvreté énergétique.
- Met en exergue l’importance de l’égalité fiscale.
Le groupe « Verts » à travers la voix de Philippe LAMBERTS :
- Est satisfait des objectifs de la Commission sur la lutte contre le changement climatique.
- Regrette que la nouvelle politique agricole commune ne soit pas alignée sur le Pacte vert.
Le groupe « Identité et démocratie », à travers la voix de Harald VILIMSKY, s’oppose aux actions de l’UE tentant de centraliser les compétences au niveau européen.
Le groupe « Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique », à travers la voix de Dimitris PAPADIMOULIS, juge que la Commission européenne manque d’ambition et qu’elle a tendance à s’aligner systématiquement sur l’opinion du Conseil.
La Confédération européenne des syndicats approuve dans le programme de travail :
- Une initiative sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes.
- Le plan d’action sur le socle européen des droits sociaux.
- Un cadre stratégique sur la santé et la sécurité au travail.
Cependant, la Confédération européenne des syndicats regrette :
- Le manque de référence aux travailleurs et à l’emploi dans la section dédiée au Pacte vert.
- L’absence de proposition dans le domaine de la fiscalité et de la gouvernance économique.
- L'absence d'initiative pour instaurer des régimes de revenu minimum.
Les débats entre le Parlement européen, la Commission et le Conseil ont donc commencé. Ils devraient arriver à une déclaration commune sur le programme de travail en décembre 2020.