Initialement prévue à Leipzig, la rencontre par visioconférence entre les dirigeants européens et chinois du 14 septembre a permis d’aborder un ensemble de sujets d’intérêts communs pour l’UE et la Chine. Il a réuni les présidents du Conseil de l’UE Charles Michel et de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, la chancelière allemande Angela Merkel pour la présidence allemande du Conseil de l’UE, et enfin Xi Jinping, président de la République populaire de Chine.
Au niveau des relations commerciales, les discussions ont porté sur les moyens de garantir des conditions de concurrence équitable pour les investissements de part et d’autre. L’ambition affichée par Ursula Von der Leyen est de conclure un tel accord avant la fin de cette année : « Nous prenons très au sérieux le fait d'avoir accès au marché chinois et de faire tomber les barrières (...) C'est à la Chine de nous convaincre que cela vaut le coup de conclure un accord. ». L’UE demande en particulier un meilleur respect de la propriété intellectuelle, ainsi que des garanties sur les aides d’États et les transferts de technologie. Les Européens espèrent obtenir le même accès au marché chinois que les Américains. Une première avancée a été opérée avec la signature de l’accord sur les indications géographiques.
Le thème du changement climatique était également au sommaire de la rencontre dans la perspective de la COP26 qui se tiendra à Glasgow à la fin 2021. Les Européens veulent pousser la Chine à prendre des engagements pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060, à arrêter la construction de nouvelles centrales à charbon. Les échanges ont également porté sur la COP15 de la Convention sur la diversité biologique qui aura lieu en Chine. Charles Michel a rappelé que « la Chine est un partenaire clé pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre ».
Les dirigeants ont aussi évoqué la réponse à la crise sanitaire et la nécessaire coopération entre l’Europe et la Chine. Les Européens ont invité la Chine à rejoindre la facilité COVAX et à laisser l’OMS avoir pleine latitude pour les investigations sur l’origine du virus. La Chine a également été conviée à participer à l’initiative d’allègement du service de la dette des pays africains.
Enfin, les Européens ont abordé la question du respect des droits de l’homme dans le Xinjiang et au Tibet, et de l’État de droit à Hong Kong. L’UE a demandé de la transparence à la Chine en autorisant la visite d’observateurs internationaux. Un dialogue sur la question des droits de l’homme doit se tenir avant la fin de l’année.