« La situation est grave » a lancé M. Barnier lors de son intervention au Sommet des Régions et des Villes organisé par le Comité des Régions à Budapest les 14 et 15 mars 2019. Le négociateur en chef pour le Brexit de l’UE s’est exprimé avant la décision des Parlementaires britanniques de demander un report du Brexit.
Réaffirmant son opposition à l’éventuel rétablissement d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et soulignant qu’il en va de « la paix et de la stabilité » de l’île, il a encouragé les villes et les régions à prendre leurs précautions quant à la sortie du Royaume Uni de l’UE. Cela quelle que soit l’issue des négociations ; rappelant que l’UE dans son ensemble devait être plus que jamais prête à une sortie sans accord. Effectivement, le Parlement britannique a déjà refusé par trois fois (en janvier et dernièrement en mars, le 12 et le 29) l’accord conclu entre T. May et l’Union européenne. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’avenir demeure flou. Si lors du Conseil européen de mars, les Etats membres ont accordés à T. May une prolongation, plusieurs options restent encore sur la table : sous réserve d'acceptation de l'accord par la chambre des Communes, le Brexit aurait lieu le 22 mai. Mais les députés britanniques ont de nouveau rejeté le traité de retrait le 29 mars; un Brexit sans accord pourrait avoir lieu le 12 avril bien qu’ils aient aussi réaffirmé leur opposition à cela le 27 mars dernier. T. May n’est pas non plus en faveur d’un no-deal; elle est même aller jusqu’à engager sa responsabilité si le Parlement britannique acceptait l’accord de retrait. Alors, peut-être les députés britanniques vont-ils se résoudre à demander un report plus long pour trouver un autre accord, en échange de quoi, les élections européennes devraient être organisées. Si cette option venait à être choisie par la chambre des communes, elle devrait encore être acceptée par la Commission européenne et les 27 Etats membres. En outre, deux autres scénarios sont envisageables : une annulation pure et simple du Brexit. La Cour de justice de l’UE avait en effet admis que le Royaume-Unis pouvait unilatéralement révoquer l’article 50, et donc rester dans l’UE, sans que les autres Etats membres n’aient à donner leur aval. Enfin, des élections générales pourraient être convoquées soit par le vote d’une motion de censure contre le gouvernement soit parce que T. May le déciderait.
En conséquence, suivant le même cap que M.Barnier, K.H. Lambertz, le président du Comité des Régions a rappelé lors de l’événement du 14/15 mars à Budapest que les villes et régions doivent être attentives car quelle que soit la finalité du Brexit, il aura des répercussions sur la population et l’économie de l’UE. De plus, il souligne que les coûts du Brexit différeront d’une région à une autre avant d’ajouter que pour faire face aux défis que posent le Brexit, l’UE doit nécessairement voir tous les échelons de gouvernement collaborer entre eux : il faut privilégier la « solidarité » à la « solitude ». A l’avenir d’ailleurs, l’Union devra veiller à répondre aux besoins sociétaux des citoyens et ne pas être qu’une économie de marché.