Les dirigeants européens et africains se sont réunis les 17 et 18 février derniers à Bruxelles pour le sixième sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine. Ce sommet, retardé en raison de la crise sanitaire, devait poser les bases d’un partenariat renouvelé entre les deux partenaires. La France, qui assure la présidence du Conseil de l’Union européenne, avait fait de ce sommet une priorité de son agenda semestriel, dans le prolongement du sommet France/Afrique organisé par le Président de la République à Montpellier en octobre 2021.
Cette rencontre devait poser les bases une relation renouvelée entre les deux continents, avec une vision partagée vers 2030, articulée autour de la réponse à la crise sanitaire et aux enjeux de la numérisation et de la transition écologique. La Présidente von der Leyen a confirmé à cette occasion la mobilisation de 150 milliards d’euros en Afrique via l’initiative Global Gateway afin d’investir dans l’agriculture, la connectivité, la santé, l’éducation, l’hydrogène et la transition écologique. Les dirigeants se sont également accordés sur la mise en place d’une liste de projets d’infrastructures d’envergure à financier prioritairement, ainsi que sur la création d’un outil de suivi de la mise en œuvre ce ces projets.
La question du soutien de l’Union européenne à la crise sanitaire et au soutien à la vaccination s’est également posée, alors même qu’une faible partie de la population africaine est aujourd’hui vaccinée. Seuls 20 % de la population a aujourd’hui reçu une première dose. L’Union européenne, soutenue financièrement par la France, la Belgique et l’Allemagne, a annoncé un don immédiat de 40 millions d’euros destinés à mettre en place des centres de technologie pour la vaccination via ARN-m. Les deux partenaires se sont également entendus sur une production accrue de vaccin, avec un objectif fixé à 2024 de production en Afrique de 60% des vaccins administrés sur le continent. Par ailleurs, la question de la levée des brevets sur les vaccins a été mentionnée, sans pour autant trouver d’accord sur le sujet. Le débat a été renvoyé à la prochaine conférence ministérielle de l’OMC qui se réunira en juin sur le sujet.
Par ailleurs, l’Union européenne et l’Union africaine se sont engagées à prévenir la migration irrégulière, à renforcer la coopération contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, ainsi qu’à soutenir le renforcement de la gestion des frontières et à parvenir à des améliorations effectives en matière de retour, de réadmission et de réintégration des migrants. Les dirigeants se sont également entendus sur la relance des travaux d’un groupe de travail UA-UE-ONU sur les demandeurs d’asile et migrants vulnérables.