Le 3 février, à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, la Commission a publié les derniers profils sur le cancer par pays pour tous les États membres, la Norvège et l'Islande.
Les principales conclusions de ce rapport
Les derniers rapports (2025), établis en lien avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), révèlent une augmentation des taux de survie au cancer à travers l'Union européenne, avec une baisse notable de la mortalité par cancer de 12 %. Cependant, malgré ces progrès, le cancer reste un défi majeur de santé publique, avec des inégalités persistantes en matière de mortalité et d'accès aux soins. Ces inégalités varient d’un pays à l’autre, particulièrement dans les pays à faible revenu et chez les populations moins éduquées.
Les profils montrent que le cancer touche de plus en plus de personnes, avec une prévalence en hausse de 24 %, en partie due à l’augmentation des taux de survie et au vieillissement de la population. Ce phénomène met en lumière l’importance de renforcer les programmes de réadaptation et d'améliorer la qualité de vie des patients survivants. En termes de types de cancer, près de la moitié des cas concernent quatre cancers principaux : colorectal, du poumon, de la prostate et du sein. En particulier, le cancer du sein représente environ un nouveau cas sur trois chez les femmes, tandis que le cancer de la prostate concerne près d'un homme sur quatre.
D’autres facteurs préoccupants émergent, notamment la baisse de la participation au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus dans plusieurs pays. Bien que des progrès aient été réalisés pour réduire certains facteurs de risque, comme le tabagisme et la consommation d’alcool, l’obésité demeure un problème croissant, affectant plus de la moitié des adultes dans l’UE.
La situation en France
En France, l’incidence du cancer est légèrement supérieure à la moyenne européenne, avec une augmentation plus rapide chez les femmes entre 1990 et 2023. En 2021, plus de 160 000 décès ont été attribués au cancer, soit environ un décès sur quatre. Bien que la mortalité soit plus faible qu'en Europe, elle reste plus élevée chez les hommes que chez les femmes.
La France fait face à des facteurs de risque importants, notamment un taux de tabagisme élevé (25 %) et une consommation d’alcool supérieure à la moyenne de l’UE. Cependant, le taux d’obésité reste relativement faible. En 2023, une campagne de vaccination contre le papillomavirus a été lancée dans les écoles pour améliorer la couverture vaccinale.
La France dispose de programmes de dépistage pour le cancer du sein, colorectal et du col de l’utérus, mais la participation reste insuffisante. Depuis 2024, la Caisse nationale de l’assurance maladie gère ces programmes pour augmenter la participation, notamment dans les groupes vulnérables. Le système de soins en oncologie est solide, avec un nombre d’équipements et d’oncologues supérieur à la moyenne européenne, et des dépenses publiques en constante augmentation, atteignant 22,6 milliards d’euros en 2022.
Le plan européen contre le cancer
En réponse à ces défis, la Commission européenne met en œuvre des actions pour améliorer la lutte contre le cancer. Le plan européen pour vaincre le cancer, lancé en 2021, repose sur quatre piliers : la prévention, la détection précoce, le traitement et l'amélioration de la qualité de vie des patients. Ce plan vise à renforcer la coopération européenne pour lutter contre les inégalités en matière de soins et à promouvoir un accès égal aux traitements de qualité.
Dans le cadre de ce plan, un système européen d’assurance qualité pour les services spécialisés dans le cancer du sein a été lancé. Ce système définit des exigences strictes concernant le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des patientes atteintes de cancer du sein, avec pour objectif de garantir des soins de haute qualité partout en Europe.
La Commission prévoit également de présenter prochainement une évaluation détaillée du plan, soulignant les progrès réalisés depuis son lancement. Cette évaluation mettra en lumière l'impact des initiatives déjà mises en place et leur efficacité à améliorer les soins. À cette occasion, un dialogue avec des jeunes ayant survécu au cancer sera organisé pour recueillir leurs avis sur les politiques de santé de l'UE en matière d'oncologie, et pour explorer comment mieux répondre aux besoins des patients et des survivants du cancer.
Dans les mois à venir, le plan européen pour vaincre le cancer continuera de s’étendre et de se renforcer, avec des initiatives destinées à réduire les inégalités en matière de soins et à offrir un soutien accru aux victimes du cancer dans toute l'Europe.