Unis pour une transition énergétique juste : l’appel des dirigeants mondiaux

In Actualité de l'Union européenne, Énergie - Environnement - Climat by Occitanie Europe

Vingt dirigeants et responsables internationaux ont signé une lettre conjointe appelant à une transition énergétique mondiale qui soit à la fois juste, équitable et inclusive.


Contexte

La transition énergétique mondiale s’accélère à un rythme sans précédent. En 2024, les investissements dans les énergies propres ont atteint un niveau record de 2 000 milliards de dollars, soit deux fois plus que ceux consacrés aux énergies fossiles, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Ce basculement marque une étape cruciale dans la lutte contre le changement climatique et la recherche d’une sécurité énergétique durable. Pourtant, derrière ces chiffres encourageants, d’importantes inégalités régionales persistent : certains pays en développement peinent encore à accéder aux technologies, aux infrastructures et aux financements nécessaires pour s’engager pleinement dans cette transformation.

C’est dans ce contexte d’urgence climatique et d’injustice énergétique que les dirigeants mondiaux ont décidé de s’unir pour rappeler l’importance d’une transition juste et équitable, capable de bénéficier à toutes les nations.


Un appel mondial pour une transition juste et équitable

Dans leur lettre conjointe intitulée “All hands on deck for the just and equitable energy transition(Tous mobilisés pour une transition énergétique juste et équitable), une vingtaine de dirigeants mondiaux et responsables d’organisations internationales appellent à accélérer la transition énergétique tout en veillant à ce qu’elle soit juste, équitable et inclusive. Parmi les signataires figurent notamment Ursula von der Leyen, Luiz Inácio Lula da Silva, Cyril Ramaphosa ou encore Keir Starmer, témoignant d’un engagement collectif inédit en faveur d’une transition qui profite à tous.

Les auteurs rappellent que la mutation vers des énergies propres est désormais inéluctable : les investissements dans les technologies vertes dépassent largement ceux consacrés aux énergies fossiles. Pourtant, derrière ce succès apparent, de profondes inégalités persistent, menaçant de creuser encore davantage les écarts entre le Nord et le Sud.


Des inégalités criantes dans l’accès à l’énergie

En 2024, sur les 2 000 milliards de dollars investis dans les énergies propres à l’échelle mondiale, seulement 40 milliards ont été dirigés vers l’Afrique, soit à peine 2 % du total. Ce montant, bien qu’en hausse par rapport à 2020, reste largement insuffisant pour permettre au continent d’assurer sa transition.
Sans un changement de cap, 550 millions d’Africains pourraient encore être privés d’accès à une énergie moderne d’ici 2030, tandis que 600 000 décès par an sont déjà attribués à l’usage de combustibles polluants pour la cuisson domestique.

Des écarts similaires sont observés en Asie du Sud-Est, où un déficit de 47 milliards de dollars par an d’ici 2035 freine le développement des énergies propres et la formation des compétences nécessaires. Les petits États insulaires, quant à eux, font face à des contraintes particulières liées au coût du stockage énergétique et au manque d’interconnexions avec les grands réseaux électriques internationaux.


Une coopération mondiale pour combler le fossé

Pour répondre à ces déséquilibres, les signataires annoncent la création du Forum mondial sur les transitions énergétiques, une plateforme de coopération internationale destinée à réunir gouvernements, institutions financières, entreprises et philanthropes. L’objectif : débloquer les financements, réduire les risques pour les investisseurs et accélérer le déploiement des énergies propres dans les pays en développement.

Le Forum travaillera en synergie avec d’autres initiatives mondiales, telles que l'Alliance mondiale pour l'énergie propre ou l'Alliance mondiale pour l'efficacité énergétique, afin d’assurer une meilleure coordination des efforts et d’éviter la dispersion des financements. Les auteurs de la lettre insistent sur le rôle crucial des institutions financières internationales pour adapter leurs mécanismes et soutenir des projets plus inclusifs.


Valoriser les initiatives locales et régionales

La lettre met également en lumière plusieurs programmes régionaux emblématiques : le Programme de Transition Énergétique de l'Afrique, le Réseau Électrique de l'ASEAN, ainsi que l'Initiative Africaine pour l'Industrialisation Verte. Ces initiatives montrent que les pays du Sud sont non seulement des bénéficiaires, mais aussi de véritables moteurs du changement.
Elles visent à développer la production locale d’énergies renouvelables, à renforcer la fabrication régionale d’équipements et à stimuler la création d’emplois verts, tout en contribuant à l’indépendance énergétique des territoires concernés.


Une décennie décisive avant la COP30

À l’approche de la COP30, qui se tiendra au Brésil, les dirigeants appellent à transformer les engagements en actions concrètes. Les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) devront être renforcées et traduites en investissements réels pour produire un impact mesurable sur le terrain.
Les signataires plaident également pour une réforme de l’architecture financière mondiale, afin que les banques multilatérales et les mécanismes de financement de la transition soient mieux adaptés aux besoins des pays en développement.

Selon eux, la décennie actuelle sera déterminante : elle décidera si la transition énergétique devient une opportunité de croissance, de justice et de prospérité partagée, ou si les fractures mondiales continuent de se creuser.


L’Union européenne, moteur de la transition mondiale

Présente parmi les signataires de la lettre, l’Union européenne réaffirme sa volonté de jouer un rôle de chef de file dans la mise en œuvre d’une transition énergétique équitable. Sous l’impulsion d’Ursula von der Leyen, la Commission européenne défend une approche fondée sur la coopération internationale et le partage d’expertise. L’UE met déjà en œuvre plusieurs programmes visant à soutenir les pays partenaires dans leur transition, notamment à travers le Global Gateway, qui mobilise des investissements durables dans les infrastructures vertes.

Sur le plan interne, l’Europe poursuit ses propres ambitions avec le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), dont l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 tout en garantissant une transition juste pour les travailleurs et les régions les plus touchées. En se positionnant comme exemple et partenaire solidaire, l’Union européenne cherche à montrer que la lutte contre le changement climatique peut être synonyme de compétitivité, de sécurité énergétique et de justice sociale.


Plus d'informations

Voir le communiqué sur le Forum mondial sur les transitions énergétiques

Voir la lettre

Print Friendly, PDF & Email