Le 16 janvier, la Commission a publié une communication sur le lien entre urbanisation et dégradation de la qualité de l’eau durant les 20 dernières années. Elle s’est appuyée sur plus de 20 000 publications issues de recherches indépendantes datant de 1976 à 2022.
Les impacts des changements paysagers sur la qualité de l'eau
La dégradation de la qualité de l'eau est l'une des principales conséquences des changements dans l'utilisation des sols. Bien que de nombreuses études aient été menées à l'échelle régionale, il existe peu de recherches mondiales sur l'impact des différents types de changements paysagers et des facteurs environnementaux tels que le climat, les saisons et les types de plans d'eau.
Une étude récente a exploré plus de 20 000 publications scientifiques, datant de 1976 à 2022, et a identifié 625 études utilisant des méthodes statistiques et d'apprentissage automatique en provenance de 63 pays. Ces recherches ont couvert divers types de plans d'eau et ont mesuré la qualité de l'eau à travers différents indicateurs et la pollution par les métaux lourds.
Les résultats de cette étude suggèrent qu'il reste des lacunes dans la recherche, notamment dans les pays en développement, et en particulier en Afrique et en Amérique du Sud. Les chercheurs appellent à une plus grande attention à l'équité en matière d'eau et de justice environnementale, alors que le monde fait face à des changements climatiques de plus en plus intenses.
L’urbanisation et l’agriculture : une menace pour la qualité de l’eau
Les résultats ont montré que l'urbanisation était fortement corrélée à la dégradation de la qualité de l'eau. L'augmentation de la couverture urbaine était associée à une contamination accrue. L’urbanisation était également liée à une diminution de l'oxygène dissous, un facteur crucial pour la survie des poissons et autres organismes aquatiques.
De même, l'extension des terres agricoles a contribué à la pollution par les nutriments, notamment l'azote et le phosphore issus des fertilisants, et à l’augmentation des solides dans l’eau due aux pratiques de labourage et d'irrigation.
Les forêts et les zones humides : des solutions naturelles
En revanche, une augmentation de la couverture forestière était généralement associée à une réduction de la contamination et à une amélioration de l'oxygène dissous dans l'eau. Toutefois, les effets positifs de l'augmentation des forêts étaient souvent surpassés par les impacts négatifs de l'urbanisation. De plus, la latitude a joué un rôle important dans l'efficacité des forêts à améliorer la qualité de l'eau : les avantages des forêts diminuent à mesure que l'on s'éloigne de l'équateur.
L'impact des zones humides, bien qu’individuellement important à petite échelle, n'a pas montré d'effet significatif à l'échelle globale.
Les changements saisonniers ont également modifié l'impact de l'urbanisation sur la qualité de l'eau. La saison humide a entraîné davantage de ruissellement et de pollution, tandis que la saison sèche a contribué à une concentration plus élevée de contaminants.