Le 15 octobre dernier, le Service européen d'action extérieure (SEAE) a invité le comité politique et de sécurité (Cops) à renforcer le dialogue avec les pays tiers participant aux missions et opérations de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Cela fait suite à la demande du Conseil de l'UE de juin dernier au Haut représentant Borell d'adopter une approche plus stratégique des partenariats de l'UE en matière de sécurité et de défense avec les pays tiers.
Le SEAE a relevé l'absence d'un "dialogue régulier" avec les pays tiers sur les missions et opérations conduites conjointement dans le cadre de la PSDC, et a proposé d'approfondir le partage d'expériences. Les propositions du service comprennent la formulation de rapports semestriels sur les opérations, avec à la clé la tenue une fois par an d'une session informelle avec tous les États tiers participants. On parle également de la création d’un « mécanisme consultatif des partenaires » pour informer les partenaires de l'UE suffisamment en amont d’une mission pour mieux coordonner les efforts. La « déclaration d'intérêt » est un autre outil mentionné qui permettrait à un État tiers de manifester sa volonté de fournir une contribution significative dans le cadre d'une mission ou d'une opération. Enfin, le comité politique et de sécurité pourrait proposer de nommer des « partenaires contributeurs potentiels », pour avoir plus de souplesse dans la mise à contribution de certains États dans les opérations.
Pour rappel, la PSDC est l'instrument d'action extérieure de l'Union européenne, qui lui donne des moyens civils et militaires d'intervention pour "le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale" et qui poursuit l'objectif de devenir une "politique de défense commune de l'Union". Actuellement, l'UE intervient en Méditerranée, en Centrafrique, au Mali, en Somalie et en Bosnie-Herzégovine. Sous l'autorité du Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, le SEAE supervise les moyens civils et militaires de l'UE pour la gestion des crises. Le contrôle politique est assuré par le Cops composé des représentants des États membres.
Par ailleurs, en marge des initiatives pour améliorer l'efficacité de la PSDC, l'ambassadeur britannique auprès de l'UE a indiqué récemment que son pays cesserait sa participation aux activités de la PSDC d'ici à la fin de l'année. Le Royaume-Uni devra donc être intégré dans la nouvelle approche stratégique de l'Union européenne pour l'action extérieure. La sortie du Royaume-Uni de l'UE pourrait augurer cependant un nouveau pas vers une vraie Europe de la défense, les Britanniques ayant toujours été opposé à la création d'une agence européenne concurrente de l'OTAN.