Le 07 octobre 2020, la Commission européenne a présenté un nouveau cadre stratégique décennal « pour les Roms en matière d’égalité, d’inclusion et de participation ». Ce document posait des objectifs chiffrés non contraignants, invitant les États membres à adopter des cadres stratégiques pour l’inclusion des communautés roms – qui représentent 6 à 8 millions de personnes dans l’UE – et à les communiquer à la Commission européenne d’ici septembre 2021. Le texte était accompagné d’un projet de « Recommandation du Conseil sur l'égalité, l'inclusion et la participation des Roms ».
Ce projet a justement été adopté par le Conseil de l’Union européenne le 12 mars dernier. Les recommandations des ministres sont restées proches du texte proposé par la Commission : les principaux changements visent à garantir plus de souplesse aux États membres, et à mieux tenir compte des citoyens roms nomades. Globalement, la Commission et les ministres invitent les États à s’assurer que, d'ici 2030, moins de 13% des Roms soient victimes de discrimination - contre 41% ces 5 dernières années -, et que la majorité d’entre eux échappent à la pauvreté, alors que 80% des Roms sont concernés aujourd’hui.
La lutte contre « l’antitziganisme » fait également partie des priorités des institutions, alors que cette discrimination est « encore largement acceptée », notamment « dans le contexte de la montée du populisme et du racisme au sein de l'Union ».
Il faut noter que la proposition reste limitée par l’absence de mesures contraignantes : il y a 10 ans, les recommandations étaient déjà ambitieuses mais ne posaient aucune obligation, et les progrès globaux sont restés mineurs.