Sommet social de Porto : le Plan d’action sur le socle européen des droits sociaux a été adopté !

In Actualité de l'Union européenne, Affaires sociales by Occitanie Europe

En 2017, l’UE a proclamé un socle européen des droits sociaux, énonçant 20 principes fondamentaux pour atteindre une Europe « forte, équitable, inclusive et riche en possibilités au 21e siècle ». Pour mettre en œuvre ce socle, la Commission européenne a proposé le 4 mars dernier un plan d’action basé sur trois grands objectifs à atteindre dans l’UE d’ici 2030 :

  • un taux d'emploi d'au moins 78 % au sein de l'Union européenne, ainsi qu’une réduction de l’écart entre les genres ;
  • une participation d'au moins 60 % des adultes à des actions de formation chaque année (contre 37 % en 2016) – la Commission souhaite notamment former davantage les citoyens aux compétences numériques de base ;
  • une réduction du nombre de personnes menacées d'exclusion sociale ou de pauvreté d'au moins 15 millions, dont 5 millions d'enfants.

Pour parvenir à ces objectifs, la Commission a proposé et commencé à lancer toute une série d’actions concrètes : une Garantie pour l’enfance, une initiative visant à mieux protéger les travailleurs de plateforme, une plateforme de lutte contre le sans-abrisme, des recommandations pour un salaire minimum décent, etc.

Le contexte de la pandémie de Covid-19 a rendu la nécessité d’adopter ce plan d’action d’autant plus pressante. Ainsi, le Sommet social de Porto, qui s’est tenu les 7 et 8 mai 2021, visait à accélérer la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux. Les parties prenantes, à savoir les partenaires sociaux, la société civile, les représentants d’organisations internationales, les représentants des institutions européennes et les chefs d’État ou de gouvernement, se sont réunies à cette fin et se sont ainsi accordées sur l’importance de passer à des actions « concrètes », et sur le rôle déterminant des partenaires sociaux dans leur mise en œuvre.

Certains points ont davantage prêté à débat, notamment la directive sur le salaire minimum, proposée par la Commission en octobre dernier ; ou encore le partage des compétences dans le domaine social – auquel les Etats scandinaves sont fermement opposés – et la question de l’égalité de genre, que la Pologne et la Hongrie contestent, préférant l’expression « égalité entre les femmes et les hommes ».

Finalement, le samedi 8 mai au matin, les dirigeants européens ont adopté la déclaration du Sommet social de Porto, renouvelant ainsi leur engagement à mettre en pratique les principes du socle européen des droits sociaux et approuvant le Plan d’action présenté par la Commission européenne. Les Etats membres se sont engagés à réduire les inégalités, le chômage des jeunes, à défendre des salaires équitables, à lutter contre la discrimination, ainsi qu’à porter une attention particulière à l’incidence de la transformation numérique et de l'intelligence artificielle sur le travail.

Une évaluation du Plan d’action est prévue pour 2025.


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