Retournement de situation dans l’affaire sur le glyphosate

In Énergie - Environnement - Climat by Administrateur Occitanie Europe

Le 13 avril dernier, la question très controversée du glyphosate a été portée en séance plénière à Strasbourg. Les eurodéputés ont ainsi voté à la majorité simple (374 voix pour, 225 contre, et 102 abstentions) pour le renouvèlement de 7 ans de l’autorisation de l’herbicide proposé par la Commission européenne le mois dernier. (cf notre article sur la proposition de la Commission)

Pour rappel, cette proposition visait à renouveler pour quinze années l’autorisation d’utiliser du glyphosate dans l’Union européenne. Le glyphosate, pesticide et élément chimique largement utilisé dans les désherbants, pourrait alors être autorisé sur le marché européen jusqu’en 2031. Cette autorisation serait toutefois accompagnée d’une interdiction : celle de l’utilisation du tallowamine, un co-formulant ajouté au glyphosate pour produire des pesticides.

Face à cette proposition, un groupe d’eurodéputés (S&D, GUE et Verts) avait déposé le 22 mars dernier une résolution dénonçant cette proposition. Ils demandaient que la Commission fasse marche arrière sur le renouvèlement d’autorisation et exigeaient qu’elle mène une évaluation indépendante des effets du pesticide sur la santé et l’environnement.

Mais quelques semaines plus tard, il s’avère que le Parlement se positionne différemment sur le sujet. Les eurodéputés du PPE (Parti populaire européen) ont en effet introduit un amendement à cette résolution. Ils demandent de réduire à sept ans le renouvèlement de l’autorisation de cet herbicide, et d’en limiter l’utilisation. Ils se sont également prononcés pour une interdiction de vente aux particuliers et d’utilisation dans les jardins et parcs publics. C’est cette résolution amendée qui a finalement été approuvée par le Parlement le 13 avril dernier.

Le Parlement demande aussi à la Commission de réexaminer l’autorisation à la lumière des résultats des travaux en cours de l’Agence européenne des Produits chimiques (ECHA) qui doit décider de classer le glyphosate comme perturbateur endocrinien ou non.

Cette résolution n’est juridiquement pas contraignante, mais elle pèsera certainement sur la proposition finale de la Commission qui devra statuer sur le sujet, dans les prochaines semaines, via un comité d’experts représentant les États membres. Car le temps presse : c’est en effet à la fin du mois de juin que l’autorisation du glyphosate expire sur le territoire des Vingt-Huit États membres.

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