Le mardi 23 septembre 2025, la commissaire à l'environnement, Jessika Roswall, a annoncé en marge du Conseil Agriculture, le report d'un an du règlement 'déforestation importée'. Cette annonce a largement surpris, que ce soit du coté du Conseil ou des Eurodéputés.
Contexte
Adopté en 2023, ce règlement vise à garantir que les produits vendus dans l’Union ne contribuent pas à la déforestation mondiale. Il impose aux importateurs de café, cacao, huile de palme, bois ou bétail de prouver que leurs produits ne proviennent pas de zones déboisées après 2020.
L'invocation de raisons techniques
La Commission justifie ce report par des problèmes informatiques : la plateforme de suivi des opérateurs économiques ne serait pas prête à absorber le volume de données attendu. Le risque de ralentissements ou de blocages aurait, selon Jessika Roswall, motivé cette décision « purement technique ».
Divisions politiques
Plusieurs eurodéputés, dont Marie Toussaint (Verts/ALE) et Pascal Canfin (Renew Europe), soupçonnent un prétexte politique, notant la coïncidence avec la signature d’un accord de libre-échange avec l’Indonésie, grand exportateur d’huile de palme. À l’inverse, le Parti populaire européen (PPE) a salué le report et plaidé pour un dispositif plus souple, incluant une catégorie de « pays sans risque », dont les propriétaires forestiers et agriculteurs seraient exemptés de toute obligation de déclaration.
Coup d'arrêt de la politique environnementale
Un an après une première proposition de report, cette annonce est perçue comme un coup d’arrêt pour la politique environnementale européenne. Ce report s’inscrit par ailleurs dans un contexte plus large de ralentissement du Pacte vert européen, marqué ces derniers mois par plusieurs reports et révisions à la baisse des ambitions environnementales de l’Union, à commencer par la difficulté dans la définition de ses objectifs climatiques pour 2035 et 2040.
La modification du règlement 'déforestation importée' semble malgré tout, à ce jour, assez peu probable.