Les Moldaves étaient appelés aux urnes le 20 octobre pour élire leur président ou présidente. Maia Sandu, présidente sortante et candidate à sa réélection, a décidé d’organiser le même jour un référendum sur le principe d’adhésion à l’Union européenne. Malgré la victoire du « oui » et le bon score de la présidente-candidate, les pro-européens en ressortent affaiblis.
Référendum en Moldavie : victoire du « oui » dans des conditions particulières
La présidente de la Moldavie, Maia Sandu, a organisé un référendum afin de déterminer si l’adhésion à l’UE deviendrait un objectif constitutionnel ou non. Alors qu’un soutien massif était attendu, le « oui » l’a emporté de justesse (environ 50,4%) notamment grâce aux votes de la diaspora.
Ce vote a eu lieu dans des conditions particulières. Depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, la Moldavie se rapproche de l’UE. Les négociations d’adhésion ont d’ailleurs été ouvertes en juin 2024. Cependant, la Russie compte conserver une forte influence sur ce pays et utilise les moyens à sa disposition pour bloquer ce rapprochement.
Dans une prise de parole après une première annonce partielle des résultats, Maia Sandu a ainsi condamné les ingérences étrangères et notamment russes en déclarant : « La Moldavie a été confrontée à une attaque sans précédent contre la liberté et la démocratie de notre pays, tant aujourd’hui qu’au cours des derniers mois ». Cette attaque comprendrait la propagande depuis plusieurs mois mais également l’achat de votes. Ces menaces pesaient depuis longtemps avec notamment la proposition publique de l’oligarque moldave exilé en Russie Ilan Shor d’offrir des récompenses, notamment de l’argent, à ceux qui voteraient pour le « non ».
Certaines régions du pays restent également très marquées par l’influence russe, notamment la Gagaouzie et la Transnistrie, deux régions séparatistes et autonomes situées au sud et à l’est du pays. Le « non » l’a ainsi emporté à 95% en Gagaouzie. Par ailleurs, le nombre de soldats russes présents en Transnistrie est estimé à plus de 1500.
Réactions de la France et de l’Union européenne
La France et l’Union européenne se sont malgré tout réjouis de la victoire du « oui ». Emmanuel Macron a ainsi publié sur X (anciennement Twitter) : « La Moldavie peut compter sur notre soutien pour accomplir son destin européen. »
Côté européen, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la Commission ont indiqué dans une déclaration commune qu’ils saluaient « les résultats du référendum constitutionnel, dans lequel le peuple moldave a exprimé son désir d’ancrer son avenir dans l’UE ».
Les représentants français et européens sont revenus sur les soupçons d’ingérences russes et les « manœuvres de désinformation » en félicitant les autorités moldaves pour l’organisation de ces élections et les citoyens dont « l’aspiration à rejoindre la famille européenne s’est révélée plus forte » (communication d’E. Macron).
La présidente pro-européenne Maia Sandu en tête du 1er tour des élections présidentielles
Le même jour se tenaient les élections présidentielles. La présidente sortante et pro-européenne Maia Sandu était candidate à sa réélection. Elle affrontait dix candidats dont le pro-russe Alexandre Stoianoglo. A l’issue du premier tour, Maia Sandu est arrivée en tête avec 42% des suffrages devant ce dernier (26%).
Le second tour de cette élection aura lieu le 3 novembre. Malgré une avance confortable pour la présidente-candidate, son opposant pourrait bénéficier du report de voix des « petits candidats ».